Noël, période de liesses, de retrouvailles, de joie ? Pas si sûr. Pour beaucoup, les fêtes de fin d’année sont synonymes de multiples angoisses, qu’il ne faut pas prendre à la légère. De quoi s’agit-il ? Comment s’en prémunir ? Voici quelques pistes à suivre afin d’alléger ce stress qui n’a rien d’anodin. 

Noël : des phobies spécifiques

Noël étant une fête par définition familiale, la première angoisse qui y est liée est celle de la solitude, de l’isolement, de l’abandon. Parmi les 14 % de Français qui abordent les fêtes en solo (selon une étude Ifop effectuée en 2022 pour Dons Solidaires et citée par le magazine Marie Claire), beaucoup redoutent de passer leur réveillon seuls, sans proches ni amis, soit parce qu’ils sont éloignés physiquement et géographiquement, soit parce qu’ils sont fâchés, soit parce qu’ils n’ont plus personne et cela constitue une véritable épreuve psychique.

Et puis il y a ceux qui détestent ces célébrations. Natalophobie : ce terme vous dit-il quelque chose ? C’est la phobie de Noël, elle est reconnue officiellement comme un trouble anxieux, et elle toucherait plus d’1 français sur 3, si l’on en croit un article édité par France Inter en 2021. Calendrier de l’Avent, sapin, décorations, tous les signes liés à Noël déclenchent le malaise, voire l’angoisse, des natalophobes. 

Il existe d’autres troubles anxieux liés à cette période de fin d’année : la paternatalophobie, ou phobie des pères Noël, la capitellophobie ou crainte de faire ou recevoir des cadeaux. Celles et ceux qui souffrent de chérophobie ou peur du bonheur, de blemmophobie ou peur du regard des autres, d’anthrophobie ou crainte pathologique des gens voient également les fêtes de Noël comme un véritable enfer, propice aux crises de panique.

Fin d’années : angoisses généralisées et charge mentale

Vous ne vous sentez pas concernés ? Peut-être devriez-vous ? Sans être atteints par ces troubles spécifiques, de plus en plus de personnes redoutent les fêtes de fin d’année. C’est ce qui ressort d’une étude réalisée fin 2022 par l’institut de sondage IPSOS pour le compte de la plateforme de téléconsultation Qare : parmi les personnes interrogées, 44 % de jeunes parents et 39 % de femmes déclarent être angoissés par les fêtes de fin d’année. 48 % de ces dernières avouent par ailleurs ressentir une charge mentale importante durant cette période. 

C’est que l’organisation de Noël cristallise bien des pressions : il y a bien sûr le stress occasionné par les préparatifs, les invitations à gérer, l’achat des cadeaux, les enfants en vacances qu’il faut occuper… L’injonction au bonheur, cette déferlante de bonnes intentions contredit des actualités souvent tragiques. Le matraquage marketing et médiatique participe de cette tension, ainsi la fatigue cognitive liée aux chants de Noël ressassés dans les magasins et sur les médias userait les nerfs, et des vendeurs et des consommateurs, dixit cet article de Maxisciences.

Les retrouvailles familiales peuvent aussi s’avérer douloureuses, qu’on évoque ceux qu’on aime et qui ont disparu… ou des querelles encore très vives. Il y a aussi les personnalités problématiques qu’il va falloir gérer pendant les dîners, les conversations politiques qui dérapent, ceux qui boivent trop, les allergies et les interdits alimentaires des uns et des autres… Et puis il y a l’anxiété découlant des remarques, cette volonté de perfection pour plaire à l’entourage, l’épater ou échapper aux critiques. À ce titre, l’étude Qare citée plus haut révèle que 36 % des parents interrogés redoutent les questions liées à l’éducation de leurs enfants par les proches durant les repas de Noël. 36 %. C’est un chiffre conséquent. 

Comment atténuer l’angoisse de Noël ?

Fort heureusement, il existe plusieurs petites astuces pour aborder le mois de décembre, sinon avec sérénité, du moins en allégeant pression et charge mentale. 

Recontextualisez : n’oubliez pas que ces semaines (qui sont aussi des vacances), épuisantes, surviennent pour clore une année déjà très prenante. Outre le froid et le manque de lumière liés à la saison hivernale, il y a la brusque rupture des rythmes de vie, les changements alimentaires brutaux découlant de repas copieux et très riches, la gestion de la famille, des enfants, des heures de sommeil perturbées… autant de facteurs qui participent de la déprime ambiante. Vous ne devez pas avoir honte d’être épuisés physiquement et mentalement, c’est en fait normal, car Noël, c’est aussi le temps des bilans.

C’est vous qui recevez pour le réveillon ? Listez ce qu’il y a à faire, organisez vos préparatifs via des méthodes type POMODORO, KANBAN, ABCDE afin de gagner du temps. Éventuellement, déléguez les tâches, misez sur des plats faciles à cuisiner, faites vos achats au maximum en ligne ou dans les commerces de proximité afin d’éviter la cohue dans les magasins. Dans tous les cas, fuyez la perfection, elle est impossible à atteindre et il y aura toujours quelqu’un pour critiquer. Et gardez du temps pour vous, promenade, lecture, sieste, ménagez-vous des moments de repos, de tranquillité.

Évitez l’alcool (eh oui, on peut passer un réveillon sans alcool) et soignez votre alimentation. Ne vous privez pas complètement bien sûr, mais soyez mesurés. N’oubliez pas qu’une alimentation excessive en graisse, en sucre et en alcool impactera forcément votre système digestif et votre fonctionnement cérébral, augmentant l’angoisse et le malaise.

Mettez Internet à distance : déconnectez-vous le plus possible, supprimez les notifications sur votre smartphone, afin de récupérer de la fatigue numérique de l’année. Par contre, misez sur un journal de cinq minutes spécial Noël pour noter vos ressentis, vos émotions, les parades mises en places, les temps de repos au jour le jour, afin de visualiser vos progrès et d’exprimer vos frustrations. Vous pouvez également utiliser la méthode SMART pour cibler des objectifs réalistes propres à cette fin d’année.

Si la perspective du repas de Noël vous fait paniquer, ne vous l’imposez pas. Vous pouvez par exemple réduire ce temps passé ensemble en venant pour le dessert. L’important est d’expliquer pourquoi vous ne pouvez être présent à un proche de confiance qui vous écoutera sans vous juger. Et si vous décidez de ne pas venir, ne culpabilisez pas : le principal est que vous soyez bien. 

Afin de gérer ces moments de stress, vous pouvez également recourir aux exercices de respiration type cohérence cardiaque. Et si vous décidez de participer au dîner de réveillon, n’oubliez pas de pratiquer l’exercice du bon ami avant et après ; les méthodes du DESC, de l’édredon et du disque rayé peuvent vous aider pour gérer les remarques acerbes d’un proche un peu trop critique sans exploser de colère ou de frustration.

Si cet article vous interpelle, si vous vous retrouvez dans ces lignes, si Noël vous angoisse, n’hésitez pas à me contacter pour en discuter.

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