Après le SMART, le DESC et le disque rayé, découvrons le troisième outil dédié à l’affirmation de soi : la technique de l’édredon s’opère tout en rondeur, en souplesse dans le but de n’offrir aucune prise aux critiques verbales et aux agressions psychologiques. Explications.

L’édredon de l’indifférence tient en trois phrases magiques

La technique de l’édredon porte bien son nom ; il s’agit de se protéger des attaques de ses interlocuteurs, qui vont s’enfoncer dans un édredon d’indifférence sans jamais nous heurter psychiquement. Développée par l’un des chantres de l’assertivité, le psychologue Manuel J. Smith, cette méthode permet de contrer managers trop exigeants, compagnons manipulateurs, parents tyranniques, tout en préservant son avis, sa position, et en s’offrant éventuellement le luxe d’une pointe d’ironie.

Tout tient en trois phrases clés, qui tiennent de la formule magique :

  • “C’est vrai.” 
  • “C’est possible.”
  • “C’est ton avis.”

Courtes, concises, claires, on peut éventuellement user de variations type “c’est exact” ou “c’est ton opinion”, mais le mieux est de rester dans ces formulations et de les répéter en boucle, selon la technique du disque rayé. 

Mise en situation : édredon versus perversion maternelle

Votre mère vous reproche régulièrement la surcharge pondérale dont vous cherchez désespérément à vous débarrasser depuis des années. À chaque rencontre, vous avez droit à l’inévitable “Mais tu as encore grossi, on dirait !” ou “Mon Dieu, mais c’est pleine lune !” à moins qu’on vous assène, après vous avoir observé de pied en cap, un “Il faut vraiment te mettre au régime.” 

Habituellement, vous demeurez sidéré un instant devant la brutalité de la charge (qui peut parfois avoir lieu devant la famille, c’est toujours mieux) puis vous bafouillez une négation, une excuse, une justification tout en sentant la honte et la culpabilité vous rougir les joues. À moins que vous n’explosiez de colère avec un “Arrête de me dire ça à chaque fois qu’on se voit, c’est insupportable !” qui vous vaudra un “Mais c’est pour ton bien, voyons.” qui vous culpabilisera encore plus, avec en prime le sentiment de passer pour un fou doublé d’un ingrat aux yeux des personnes présentes.

Avec la méthode de l’édredon, vous écoutez calmement l’inévitable pique (de toute façon, vous connaissez votre mère par cœur, depuis le temps, vous savez qu’elle va vous matraquer avant même que vous ayez franchi le pas de la porte, ce n’est donc plus une surprise pour vous), vous répondez calmement et avec le sourire un “C’est vrai” poli, courtois, mais ferme qui clôt le débat en retirant à votre génitrice ce qui l’alimente : votre malaise, votre colère, votre gêne, ces émotions malsaines dont elle se repaît depuis des années.

Quelques conseils pour épaissir son édredon et affiner sa douceur

Au travail comme dans l’intimité, la chose fonctionne admirablement, pour peu qu’on ait identifié en amont la situation d’agression et le schéma qu’elle suit. Cela demande donc une prise de conscience, une période d’acceptation (eh oui, vous êtes une victime, il faut l’admettre et ça prend un peu de temps), un round d’observation pour identifier le mode d’attaque, éventuellement un peu d’entraînement devant son miroir pour sortir la chose naturellement. 

Il convient par ailleurs d’analyser le sujet de l’attaque pour adapter sa réponse :

  • quand on nous reproche des faits, il vaut mieux répondre “c’est exact”, “C’est un fait”…
  • quand il s ‘agit d’opinion, on répond “c’est possible, “c’est votre avis”…
  • quand il s’agit d’une émotion, on peut répondre “je vous comprends”…

N’oubliez pas par ailleurs de rester simple :

  • “c’est vrai” permet d’exprimer son accord avec l’autre ;
  • “c’est possible” intervient pour éviter de prendre position ;
  • “c’est ton avis”  souligne un désaccord. 

Dans tous les cas, il convient de garder son calme, de parler clairement et en articulant afin d’être compris de tous. Le but n’est pas d’alimenter le conflit, mais d’y couper court en offrant un minimum de prise à l’interlocuteur. Ce dernier pourra répondre, tenter de relancer la conversation ; c’est alors qu’il faudra se répéter, appliquer la technique du disque rayé. 

Cette méthode de l’édredon vous intéresse ? Vous désirez vous affirmer, mais ne savez comment faire ? Contactez-moi pour qu’on en discute.

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