Silencieux. Brillant. Froid. Dangereux. Derrière le costume trois pièces sur-mesure et le cigare, le rôle de leader du clan Peaky Blinders, Thomas Shelby traîne surtout un champ de ruines psychiques. Exactement le genre de patient avec lequel j’aimerais travailler.

Ce personnage de Peaky Blinders fascine. Parce qu’il est à la fois :

  • stratège et paumé,
  • charismatique et vide,
  • dominateur et hanté.

C’est l’exemple parfait du « survivant fonctionnel » : celui qui réussit extérieurement, mais s’effondre intérieurement.

Thomas Shelby multiplie les souffrances psychiques :

  • un trouble de stress post-traumatique (TSPT) suite à la guerre 14-18 : flashbacks, insomnies, anesthésie émotionnelle, pulsions de mort.
  • une dépression masquée perceptible via la froideur, le cynisme, le retrait affectif, les idées suicidaires.
  • un désir d’hypercontrôle, de tout maîtriser pour éviter l’effondrement.
  • des addictions (alcool, tabac, prise de risques) comme auto-médication.
  • des relations marquées par la distance, la méfiance, la répétition des pertes.

Ce n’est pas un homme fort. C’est un homme qui survit avec une armure trop lourde.

Déjà lui faire prendre conscience que son comportement pose souci et que la psychothérapie est une solution (la piste est d’ailleurs évoquée plusieurs fois dans la série, sans que Shelby ne l’accepte, normal s’il va vers la résilience, il n’y a plus de série).

On pourrait alors poursuivre ces différents objectifs :

  • Créer un espace sécurisé pour qu’il puisse déposer sans perdre la face.
  • Explorer le trauma, guerre, deuils, perte de sens, identité figée dans le rôle de chef.
  • Travailler l’accès aux émotions, ce qu’il vit, ce qu’il ne s’autorise pas à vivre.
  • Réinterroger ses croyances type « je dois tout porter seul », « les autres sont des menaces », « je ne mérite pas la paix ».
  • Réduire les conduites d’évitement (violence, surmenage, substances).

Ce ne serait pas rapide. Mais ce serait possible.

Thomas Shelby est un patient que tout psy redoute et espère.
Parce qu’il incarne la complexité humaine à l’état brut : force, trauma, survie, loyauté, destruction.
Et surtout parce qu’il montre que la réussite extérieure ne dit rien de la santé mentale.

Cet article vous interpelle ? Vous vous retrouvez dans ces lignes ? N’hésitez pas à me contacter pour en discuter.

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