Je ne vous apprend rien si je vous dis que vie de couple rime rarement avec conte de fées permanent. Même les duos les plus soudés peuvent traverser des périodes de doute, de tension ou de silence pesant. Parfois, les mots ne passent plus, les gestes manquent, les incompréhensions s’accumulent. Faut-il attendre la rupture pour réagir ? Pas nécessairement. Il existe une voie de soutien encore trop peu connue ou mal comprise : la thérapie de couple. Pour dépasser les clichés, mieux comprendre cette démarche et savoir quand (et pourquoi) y avoir recours, voici cinq questions clés pour faire le point — sans tabou ni jugement.
1. Qu’est-ce que la thérapie de couple ?
Comme toujours, débutons par une définition pour cerner la chose. La thérapie de couple est une forme de psychothérapie destinée à accompagner deux partenaires dans la compréhension et la résolution des difficultés rencontrées au sein de leur relation. Elle offre un espace neutre, sécurisé et confidentiel, où chacun peut s’exprimer librement avec l’aide d’un professionnel formé à l’accompagnement du lien conjugal.
Petite précision qui a son importance : le ou la thérapeute n’est ni juge, ni arbitre. Son rôle est d’éclairer les mécanismes à l’œuvre dans la relation, d’identifier les sources de tensions, de restaurer la communication, et de soutenir le couple dans une démarche de changement ou de clarification. Pas de prendre parti pour l’un ou pour l’autre.
Autre précision : la thérapie de couple n’a pas pour unique objectif d’aider à recoller les morceaux. Il peut s’agir quelquefois d’accompagner au mieux la décision de séparation, les différentes étapes d’un divorce avec le moins de frustrations possibles, pour consolider le socle d’une reconstruction future réussie.
2. À quoi sert une thérapie de couple ?
Ce qui nous amène à évoquer les différents buts d’une thérapie de couple. Les objectifs varient bien évidemment selon les couples, mais la démarche thérapeutique permet en globalité de procéder à un travail de développement personnel du couple, ce qui implique :
- De mieux comprendre les conflits récurrents et leur origine (souvent liés à l’histoire personnelle ou familiale de chacun).
- D’améliorer la communication : apprendre à écouter, à exprimer ses besoins, à poser des limites.
- De renouer le dialogue là où la parole est devenue rare, tendue, ou blessante.
- De découvrir son conjoint plus en profondeur
- De recréer du lien : affectif, sexuel, émotionnel.
- De prendre des décisions éclairées : continuer ensemble différemment, se séparer dans le respect, protéger les enfants d’une guerre de loyauté…
- De sortir d’une crise (infidélité, burn-out parental, maladie, etc.) en comprenant ce qui est en jeu pour chacun.
3. Pourquoi envisager une thérapie de couple ?
Précision supplémentaire mais de taille : faire une thérapie de couple ne signifie pas forcément que l’on « va mal », ni que l’on est « au bord de la rupture ». Cela peut aussi être un acte de soin, de responsabilité, voire de prévention, au sein d’un couple qui est solide mais qui a néanmoins besoin d’aide.
Ainsi, la thérapie peut s’avérer utile lorsque :
- Vous n’arrivez plus à vous comprendre, malgré les efforts.
- La communication tourne systématiquement au conflit.
- L’un ou l’autre se sent incompris, isolé, frustré ou blessé.
- Des événements extérieurs (deuil, parentalité, maladie, chômage…) mettent à mal la relation.
- Il y a eu une trahison, une infidélité, un mensonge important.
- Vous n’arrivez plus à vous retrouver comme couple, pris dans le tumulte du quotidien.
- Vous souhaitez réinterroger votre lien, même sans crise apparente, parce que quelque chose a changé.
Dans tous ces cas, le recours à un professionnel peut permettre de prendre du recul, de remettre de la conscience et de relancer un dialogue constructif.
4. Quand faut-il consulter ?
Le « pourquoi » est une chose, mais la question du « quand » est aussi primordiale. Quand débuter les consultations ? Quel facteur déclencheur ? S’il n’y a pas de moment idéal, il y a des signaux d’alerte à ne pas négliger :
- La relation est marquée par des reproches constants, des silences pesants, ou des disputes fréquentes, ce qui impacte le quotidien, épuise les nerfs, rejaillit sur la santé mentale et physique de chaque membre du couple.
- L’intimité a disparu, qu’elle soit émotionnelle, intellectuelle ou sexuelle.
- L’un ou l’autre a le sentiment de faire un effort sans retour.
- Vous pensez régulièrement que la séparation serait un soulagement.
- Les enfants assistent à des tensions, ou sont instrumentalisés dans les conflits.
Bon à savoir :
- La thérapie de couple implique une décision prise à deux, on n’entame pas ce processus sur le choix de l’un ou de l’autre.
- Plus la consultation a lieu tôt, plus les mécanismes délétères sont faciles à dénouer. Attendre que la relation soit à bout de souffle rend souvent le travail plus long et douloureux.
5. Comment se déroule une thérapie de couple ?
Cette question revient souvent, un peu comme une peur, un frein. La thérapie de couple suit un schéma spécifique.
- Je débute toujours ce type de thérapie par un entretien individuel avec chacun des membres du couple, pour m’assurer que la décision est prise en commun. Cela permet de poser le cadre, de formuler les attentes et de vérifier que chacun est prêt à s’engager dans la démarche.
- Le rythme des séances varie selon la situation du couple, son engagement : hebdomadaire, mensuelle, la fréquence est déterminée après le premier entretien et peut varier en fonction des progrès réalisés.
- La durée dépend du travail à effectuer, mais une thérapie peut durer de quelques mois à plus d’un an.
- Le travail s’effectue avec les deux partenaires, mais il peut arriver que le thérapeute propose des entretiens individuels ponctuels.
- ATTENTION : Il est essentiel que chacun vienne de son plein gré, dans une volonté de dialogue et non de revanche.
En conclusion ?
La thérapie de couple n’est pas une solution miracle, mais elle peut être un levier puissant de transformation. C’est un espace de parole où l’on prend soin du lien, dans toutes ses dimensions. Elle ne vise pas toujours à « sauver » le couple, mais à l’aider à se comprendre, à se repositionner, à évoluer — ensemble ou séparément.
Cet article vous interpelle ? Vous vous retrouvez dans ces lignes ? N’hésitez pas à me contacter pour en discuter.