Noël est censé être une période de joie, de partage, de chaleur. Pour beaucoup, c’est aussi un moment où l’angoisse se manifeste plus fort que d’habitude. Pression familiale, rythme soutenu, souvenirs d’enfance, charge émotionnelle, fatigue de fin d’année… les sujets d’anxiété ne manquent guère.
Dans Les Angoissés de Noël, Roger Fiammetti propose une lecture apaisante et profondément humaine de ce phénomène. Il explique pourquoi cette période, souvent idéalisée, peut réveiller des tensions anciennes, bousculer l’équilibre émotionnel, ou faire ressurgir des blessures relationnelles.
Bref une analyse précieuse pour comprendre ce qui se joue vraiment en décembre.
Noël : un accélérateur émotionnel
Pour Fiammetti, Noël agit comme une loupe.
Les émotions qui d’habitude restent en arrière-plan deviennent soudain visibles.
Plus intenses. Plus exigeantes.
Pourquoi ?
- Les attentes sociales (“il faut être heureux”, “il faut être ensemble”).
- La pression de l’harmonie familiale, parfois impossible.
- La fatigue accumulée toute l’année, qui rend plus vulnérable.
- Le retour dans des environnements anciens, qui réactivent des mémoires émotionnelles.
- Le contraste entre l’idéal de Noël et la réalité personnelle, parfois douloureux.
Le livre rappelle que ressentir de l’angoisse en décembre n’est pas un signe de faiblesse.
C’est souvent une réaction humaine à un contexte émotionnel surchargé.
Les mémoires corporelles : quand le corps se souvient
Fiammetti, spécialiste de la “mémoire émotionnelle du corps”, explique que certaines angoisses de Noël ne viennent pas de l’instant présent, mais du passé.
Le corps, dit-il, “n’oublie rien”.
Ainsi, les fêtes peuvent :
- réveiller des tensions anciennes,
- réactiver des blessures familiales,
- faire remonter de vieux sentiments d’insécurité,
- dévoiler des zones de vulnérabilité que l’on pensait endormies.
Ce n’est pas “dans la tête”. C’est une mémoire corporelle qui s’active. Comprendre cela libère de la culpabilité : si vous êtes angoissé à Noël, ce n’est pas vous le problème. Ce sont vos anciennes expériences qui se rappellent à vous.
Les familles et leurs dynamiques émotionnelles
Fiammetti décrit avec justesse comment les fêtes réactivent les rôles familiaux :
- le médiateur,
- l’aîné responsable,
- le clown,
- le silencieux,
- celui qui “gère tout”,
- celui qui porte la tension.
Ces rôles, dit-il, deviennent plus rigides à Noël.
On retombe dans d’anciens schémas, même si l’on a évolué.
C’est l’une des raisons pour lesquelles Noël peut être épuisant psychiquement :
l’adulte d’aujourd’hui rencontre l’enfant qu’il a été.
L’apport majeur du livre : remettre de la douceur au cœur de Noël
L’un des messages essentiels de Fiammetti est simple : vous avez le droit de vivre Noël à votre manière.
Le livre propose une approche libératrice :
- alléger les attentes,
- reconnaître ses limites,
- normaliser les émotions,
- accepter que Noël ne sera pas parfait,
- créer ses propres rituels,
- respecter son rythme biologique et émotionnel.
Plutôt que de vouloir correspondre à une image figée, Fiammetti invite à réinventer les fêtes selon ses besoins.
Trois enseignements clés à retenir
1. L’angoisse n’est pas un ennemi, mais un message
Elle indique ce qui a besoin d’être apaisé, protégé, compris.
2. Le corps parle souvent avant la tête
Fatigue, irritabilité, tensions, baisse d’énergie… sont des signaux d’alerte, pas des erreurs.
3. On peut choisir un Noël plus simple, plus vrai, plus respectueux de soi
Le livre valorise les rituels doux : marcher, se reposer, écrire, cuisiner lentement, appeler un ami, choisir le calme plutôt que la performance.
Un livre qui déculpabilise et qui apaise
Les Angoissés de Noël est un ouvrage bienveillant, clair, accessible.
Il offre un regard thérapeutique sur une période souvent idéalisée mais parfois douloureuse.
Fiammetti nous rappelle une vérité essentielle :
Noël n’est pas une obligation émotionnelle.
C’est un moment que l’on a le droit de vivre autrement, plus doucement, plus consciemment.
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