Manque de sommeil, de lumière, mauvaise alimentation, consommation de substances psychoactives, rumination mentale… Les facteurs participant du déclenchement des crises d’angoisse sont très souvent insoupçonnés. Ajoutons-y les variations hormonales. Une évidence ? À tel point qu’on en fait abstraction. Pourtant, les fluctuations hormonales peuvent influencer l’apparition et l’aggravation de l’anxiété, au point de multiplier les attaques de panique.

Cycle menstruel

Marie en sait quelque chose. Surmenée, épuisée, médicamentée, elle doit en prime affronter les joies du syndrome prémenstruel, comme 90 % de ses consœurs. Une période qu’elle redoute, car propice aux crises d’angoisse. Pourquoi ? On le sait, les variations hormonales qui se produisent pendant le cycle menstruel peuvent affecter l’humeur et augmenter la sensibilité au stress. La chute des taux d’œstrogène notamment participent de cette montée de nervosité qui, chez certaines, se traduit par un état d’anxiété prononcée, voire des symptômes de panique. Pour 5 % de la population féminine, le SPM tourne au trouble dysphorique prémenstruel (TDPM), avec des signes plus forts et des crises d’angoisse parfois violentes qui surgissent sans raison aucune, sans coup de pression ni stress initial. Et c’est là le plus déroutant.

Grossesse et post-partum

Le « Baby blues », vous connaissez probablement ? Derrière ce gentil euphémisme se cachent l’anxiété postnatale et la dépression post-partum. Là aussi, des phénomènes désormais connus, documentés, avec entre 50 et 80 % d’accouchées concernées en France, entre 10 et 20 % de mamans touchées par une dépression dans les semaines suivant la naissance de leur enfant. C’est que pendant la grossesse et après l’accouchement, les femmes subissent d’importantes fluctuations hormonales. Ces changements hormonaux peuvent considérablement impacter l’humeur de la maman. Certaines femmes vont ainsi jusqu’à développer un trouble anxieux intense appelé trouble d’anxiété périnatale, qui peut se manifester par des attaques de panique.

Ménopause

Variations hormonales oblige, la ménopause, période de transition marquée par des changements physiologiques importants chez les femmes, est synonyme d’accentuation de la nervosité et du stress, ce qui peut aboutir à l’émergence de crises d’angoisse. Crises d’angoisse dont les signes sont assez similaires à ceux de la ménopause, notamment les montées de chaleur, les mains moites, les accélérations cardiaques. C’est que la diminution des niveaux d’œstrogènes qui s’opère durant la périménopause affecte la chimie cérébrale, augmentant ainsi le risque de symptômes tels que l’anxiété, l’irritabilité et les attaques de panique. Certaines femmes peuvent développer un trouble anxieux spécifique à la ménopause appelé trouble anxieux lié à la ménopause.

Hyperthyroïdie

Palpitations, bouffées de chaleur, tremblements, troubles du sommeil, irritabilité, ces signes sont propres à la périménopause et à l’hyperthyroïdie. Cette affection touche la glande thyroïde qui produit alors une quantité excessive d’hormones thyroïdiennes. Or, ces hormones thyroïdiennes ont un impact sur le métabolisme et peuvent affecter l’humeur. Dans le cas de l’hyperthyroïdie, une personne peut ressentir des symptômes anxieux parfois puissants, et des crises d’angoisses inexpliquées.

  • Précisons que 10 % de la population est touchée, avec un ratio de 8 femmes pour 1 homme. Elle augmente avec l’âge, 15 % des femmes de plus de 50 ans étant touchées.
  • Ajoutons que parmi les causes de l’hyperthyroïdie, on trouve… le stress chronique.

Revenons à Marie, notre petite héroïne. Elle est concernée à plus d’un titre, étant une femme. Vous aurez noté que cet article est écrit majoritairement au féminin. Pourtant, ces messieurs sont aussi concernés, ne serait-ce qu’en période d’andropause. Bref, les variations hormonales alimentent le terreau des crises d’angoisse qui en deviennent ainsi l’un des éventuels symptômes. Symptômes à cerner avec son médecin (il existe toute une batterie d’examens pour déterminer les fluctuations hormonales et leurs causes). Le psychologue ? Il intervient ici pour expliquer le lien avec le psychique, favoriser la prise de conscience et l’acceptation, fournir les outils permettant de juguler les crises.

Cet article vous interpelle ? Vous vous sentez concerné.e ? N’hésitez pas à me contacter pour en discuter.

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