« Elle pourrait faire un effort. »
« Il est toujours en arrêt, c’est un fainéant. »
« Encore un ado qui fout rien. »
« Elle cherche l’attention avec ses crises. »
« Il a tout pour être heureux, pourquoi il déprime ? »
Ces phrases, on les entend tous les jours. Dans les transports, dans les open spaces, en famille, entre collègues. Des jugements lâchés à la va-vite, sans recul, comme si on savait. Or non. Vous ne savez pas.
Vous ne savez pas ce que cette personne vit, ce qu’elle a vécu, ce qu’elle traverse. Ce que son cerveau gère pendant que vous parlez.
Le jugement hâtif, c’est une fermeture
Jugement = raccourci.
C’est une manière de clore une question qu’on ne veut pas vraiment poser. C’est plus facile de dire “elle exagère” que d’oser imaginer qu’elle souffre.
Plus simple de penser “il s’en fout” que de comprendre qu’il est figé par l’angoisse.
Moins inconfortable de se dire “il est instable” que de voir la détresse derrière un comportement erratique.
Le jugement vous protège de l’inconfort de voir la souffrance de l’autre.
Mais à force de juger, vous devenez aveugle. Et parfois, cruel·le. Sans le vouloir.
Derrière les apparences
Ce patient toujours en arrêt maladie ? Il vit une dépression sévère depuis deux ans, masquée au travail jusqu’à l’effondrement.
Cette ado “ingérable” ? Elle se scarifie la nuit pour calmer des angoisses qu’elle n’ose pas nommer.
Ce collègue qui vous évite ? Il est en burn-out, au bord de l’implosion, mais personne ne le voit.
Vous croyez voir un comportement.
Vous ne voyez pas l’histoire derrière.
Et si on essayait autre chose ?
Et si, au lieu de juger, on interrogeait nos automatismes ?
Et si on remplaçait “C’est exagéré” par “Qu’est-ce qui se passe pour elle/lui ?”
Et si on admettait qu’on ne sait pas tout, qu’on n’a pas toutes les infos ?
Et que, parfois, le silence, la discrétion ou la compassion sont les meilleures options.
En résumé
Stop aux jugements.
- Vous ne connaissez pas l’histoire de chacun.e.
- Épargnez-vous les conclusions rapides.
- Apprenez à observer sans plaquer une grille sur l’autre.
Parce qu’en psychologie, on le voit tous les jours :
Ceux qui souffrent le plus sont souvent ceux que vous jugez en premier.
Cet article vous interpelle ? Vous vous retrouvez dans ces lignes ? N’hésitez pas à me contacter pour en discuter.