Les rassemblements familiaux de fin d’année ? En général, des moments de joie et de partage qu’on attend avec impatience, qu’on prépare avec délice. Mais pour certains, ils peuvent s’avérer le théâtre de tensions et de conflits. Différences d’opinions, vieilles rancunes, stress lié aux préparatifs, les raisons ne manquent guère qui peuvent transformer ces retrouvailles en situations pour le moins délicates, quand cela ne tourne pas au conflit ouvert. Comment prévenir ces tensions et, surtout, les gérer lorsqu’elles surviennent ? Voici quelques idées et pistes à utiliser en cas de crise.
À la source des tensions
Pour bien gérer les éclats familiaux qui pourraient pourrir vos fêtes de fin d’année, il convient avant tout de cerner les potentiels facteurs déclencheurs.
- En première place du hit parade, les vieilles querelles de famille, les rancunes non résolues, les anciennes blessures émotionnelles qui refont surface au moment de la bûche et du champagne quand tout le monde est déjà plus ou moins alourdi par le repas, imbibé d’alcool.
- Les différences de croyances ou intergénérationnelles constituent également d’excellents détonateurs : divergences de valeurs, d’opinion, d’habitudes deviennent vite des sources de malentendus ou de frictions.
- Le stress logistique s’invite aussi dans l’équation du réveillon fichu : organisation des repas, gestion des finances, accueil des invités… toutes ces obligations alourdissent des charges mentales déjà pesantes au quotidien, ce qui va engendrer irritabilité, frustration et disputes.
- Les attentes irréalistes, autrement dit le désir d’un Noël harmonieux et parfait, où règne l’amour et la concorde autour d’un magnifique sapin, d’une table splendide, d’un menu gastronomique, avec le plein de cadeaux somptueux et le sourire aux lèvres pour tous… Bref les idéaux liés aux fêtes peuvent accentuer la déception lorsqu’ils ne sont pas atteints ( ce qui est souvent le cas, surtout pour les perfectionnistes).
Impacts sur le bien-être psychologique
On s’en doute un peu, pareil climat n’est guère compatible avec une santé mentale épanouie. Les disputes répétées, les affrontements intenses durant des fêtes à l’origine pensées comme un symbole de paix universelle vont alimenter des symptômes spécifiques :
- Fatigue émotionnelle : L’énergie investie dans les conflits non seulement détourne de l’essence même des fêtes, qui est le partage, mais elle vampirise littéralement les acteurs du conflit qui en ressortent à plat, avec le sentiment d’un énorme gâchis, une colère souvent dévastatrice.
- Incompréhension et culpabilité : Elles frappent aussi bien les instigateurs du conflit que les victimes, les acteurs comme les spectateurs. Une fois la crise survenue, on passe au crible l’enchaînement des faits, on s’interroge, on cherche à comprendre où cela a dérapé et pourquoi. Et on se sent coupable de n’avoir rien pu empêcher, de n’avoir pas anticipé. Perte de confiance en soi, épuisement intellectuel, l’effet est désastreux.
- Stress prolongé : Cela fait partie du packaging « Conflits familiaux à Noël ». On stresse après la crise en se rongeant pour comprendre le pourquoi du comment, on stresse avant à l’idée que cela puisse se reproduire. Bref, on stresse. Et, comme je le répète d’article en article dans ce blog, le stress permanent, ce n’est pas bon du tout, ni pour le mental, ni pour l’émotionnel, ni pour le physique.
- Isolement accru : Certains individus ont tellement peur de ce type de dérapage qu’ils préfèrent éviter les rassemblements familiaux plutôt que de s’exposer aux tensions, d’où un sentiment de solitude et d’injustice plus ou moins prononcé qui ronge les psychés.
Stratégies pour canaliser les tensions familiales
Face au risque de crise, première option : la fuite (on zappe le réveillon familial, on n’organise pas de soirée du Nouvel An, on se tient à carreau et à distance).
Si la fuite n’est pas envisageable et qu’on doit faire acte de présence aux libations familiales, il convient de préparer des stratégies de contention de la crise. Cela implique de :
- Préparer le terrain avec des attentes réalistes : Avant les réunions, rappelez-vous que la perfection n’existe pas. Acceptez que des désaccords puissent surgir et adoptez une attitude ouverte et flexible.
- Prioriser la communication bienveillante : Évitez les sujets sensibles qui déclenchent souvent des conflits (politique, religion, finances). Pratiquez l’écoute active : laissez chacun s’exprimer sans interrompre ni juger.
- Définir des zones et des moments neutres : Privilégiez des activités qui rassemblent (jeux, balades, films) pour atténuer les tensions. Prévoyez des espaces où chacun peut s’isoler brièvement pour éviter l’escalade émotionnelle.
- Adopter des techniques de désamorçage : Utilisé avec légèreté, l’humour peut réduire la pression dans certaines situations. N’hésitez pas non plus à changer de sujet pour orienter la discussion vers des thèmes plus légers lorsque vous sentez que la tension monte.
- Demander un soutien tiers si nécessaire : Si une dispute persiste, un membre de la famille neutre peut intervenir pour calmer les esprits.
- Pratiquer l’autocompassion et le lâcher-prise : Vous n’avez pas à résoudre tous les conflits ni à assumer seul le rôle de médiateur. Respectez vos limites et accordez-vous des moments de répit.
Quand les conflits sont inévitables : limiter les dégâts
Dans certains cas, les tensions familiales sont trop profondes et complexes pour être éludées. Si un conflit survient malgré tous les efforts, voici la stratégie d’urgence à appliquer :
- Restez calme et évitez les escalades émotionnelles.
- Exprimez vos émotions de manière assertive, sans attaquer l’autre personne.
- Faites preuve d’empathie en essayant de comprendre le point de vue de l’autre.
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