Les comportements d’évitement ? Cela vous dit peut-être quelque chose ? Déjà entendu parler ? Pour faire simple, ces stratégies psychologiques consistent à fuir une situation, un lieu ou une pensée jugée trop stressante ou douloureuse. Elles peuvent être perçues comme des solutions temporaires pour gérer l’angoisse, mais à long terme, elles aggravent le stress, entraînant une dégradation du bien-être psychologique. Qu’est-ce qui suscite ce genre de comportement ? Quelles conséquences ? Quelques explications s’imposent.
Comportement d’évitement : définition et formes
Creusons un peu. Un comportement d’évitement est une réaction face à un stimulus considéré par la personne concernée comme menaçant, anxiogène ou traumatique. Plutôt que de faire face à la situation, on opte pour la fuite. Inconscient ou conscient, ce mécanisme de défense permet d’éviter de ressentir une émotion négative ou de subir une situation perçue comme insurmontable.
Les comportements d’évitement peuvent prendre différentes formes, allant de l’évitement physique (ne pas se rendre à un rendez-vous important) à l’évitement mental (ne pas penser à un événement traumatique ou à une tâche difficile). On distingue trois tendances :
- L’évitement situationnel esquive certains lieux ou situations qui provoquent de l’anxiété. Par exemple, une personne ayant vécu une agression peut éviter certains quartiers ou certains types de rassemblements sociaux en lien avec le traumatisme vécu. Une personne ayant été attaquée par un chien changera de trottoir, voire de rue, si elle croise un canidé, même tenu en laisse, même muselé.
- L’évitement émotionnel met à distance certaines émotions, comme la tristesse ou la colère. Cela peut se manifester par de l’addiction (alcool, drogue, nourriture) ou encore des comportements compulsifs. Autre cas typique : une personne qui, lorsqu’elle ressent de la tristesse ou de l’anxiété, choisit de se noyer dans une surcharge de travail, sans prendre de pause ni de repos, pour éviter d’affronter ses émotions.
- L’évitement mental inclut les stratégies comme le refoulement des pensées ou l’auto-distraction pour ne pas penser à une situation traumatique ou stressante. Le travail excessif évoqué précédemment en fait partie. Idem quand une personne, confrontée à une décision importante, s’éparpille dans la distraction (le visionnage de séries, la consultation frénétique des réseaux sociaux…) au lieu de résoudre le problème.
Comportements d’évitement : le pourquoi du comment
Cela apparaît en filigrane dans les explications que je viens d’apporter, mais c’est toujours bon de le souligner clairement. Les comportements d’évitement apparaissent souvent après des expériences de stress aigu ou chronique. Certaines situations, comme les troubles anxieux, le stress post-traumatique ou même des problèmes de dépression, peuvent exacerber ces comportements d’évitement.
Lorsqu’une personne fait face à une situation jugée menaçante, l’évitement constitue une solution immédiate pour réduire l’anxiété. Mais il ne faut pas se leurrer : ce mécanisme de défense, s’il fonctionne à très court terme, ne fait que retarder la crise, voire l’aggraver. Car un moment ou à un autre, il faudra affronter le problème, et la souffrance émotionnelle qu’il engendre. Avec des conséquences importantes.
- En évitant les situations anxiogènes, on renforce l’idée que ces situations sont insurmontables, ce qui accroît la peur et l’anxiété à chaque confrontation.
- Esquiver les interactions sociales ou les événements, c’est prendre le risque de s’isoler d’autrui, donc réduire des opportunités d’interaction, de guérison ou de croissance personnelle.
- L’évitement de tâches importantes (comme les projets professionnels ou personnels) peut mener à un retard accumulé, la procrastination entraînant ainsi encore plus de stress.
- Lorsqu’il est lié à un traumatisme, l’évitement empêche la personne de traiter et de dépasser l’expérience douloureuse ; il peut même aggraver la situation, tourner à la phobie, devenir un véritable handicap dans la gestion de la vie quotidienne.
Comment surmonter les comportements d’évitement ?
La première étape pour dépasser les comportements d’évitement est d’en prendre conscience. Une fois identifiés, plusieurs approches peuvent être employées pour les contrer :
- L’exposition graduée : Cette technique de thérapie comportementale et cognitive (TCC) consiste à exposer progressivement la personne à ce qu’elle évite. Cela peut se faire de manière contrôlée et en douceur pour que la personne se sente prête à faire face aux situations stressantes.
- La pleine conscience (mindfulness) : Cette approche permet de prendre conscience de ses pensées et émotions sans jugement. Elle aide à accepter les situations difficiles et à les vivre sans avoir besoin de les fuir.
- La thérapie cognitivo-comportementale (TCC) : La TCC permet de travailler sur les pensées négatives et irrationnelles qui mènent à l’évitement. Elle apprend à reformuler ces pensées pour aborder les situations de manière plus constructive.
- Le soutien psychologique : Travailler avec un psychologue permet de comprendre les origines profondes des comportements d’évitement et d’acquérir des outils pour mieux gérer le stress, l’anxiété et les émotions négatives.
Si les comportements d’évitement commencent à impacter la vie quotidienne (au travail, dans les relations personnelles, ou même au niveau physique et émotionnel), il est important de consulter un psychologue. Une prise en charge précoce empêchera que l’évitement ne devienne un mode de vie qui empêche la personne d’aller de l’avant.
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