Vacances d’été : le moment du grand repos ! Encore faut-il se reposer à bon escient. Et pour ce faire, il faut identifier le type de fatigue qui nous atteint. Car oui, il existe plusieurs genres d’épuisement ; et oui, pour récupérer convenablement, il importe d’en comprendre les nuances, les origines et les effets sur notre corps et notre esprit. Un tour d’horizon s’impose.
La fatigue physique
- La fatigue physique ou asthénie est généralement causée par une activité physique intense ou prolongée. Elle peut également résulter d’un manque de sommeil, d’une mauvaise alimentation, d’une maladie.
- Elle se manifeste par une sensation de faiblesse musculaire, des douleurs corporelles et une difficulté à accomplir des tâches physiques simples. Les signes incluent des crampes, des courbatures et une diminution générale des performances physiques.
Exemple :
Marie, une enseignante de lycée, a travaillé sans relâche toute l’année scolaire. Elle se lève tôt chaque matin, passe ses journées à enseigner et à gérer ses classes, et ses soirées à corriger des copies et à préparer ses cours.
À la fin de l’année scolaire, Marie ressent une fatigue physique intense. Ses symptômes incluent une sensation constante de lourdeur et de faiblesse dans son corps, des douleurs au dos et aux épaules dues aux longues heures passées assise ou debout, et une difficulté à se concentrer. Elle remarque également qu’elle s’endort plus tôt le soir et a besoin de plus de temps pour récupérer après une journée de travail.
Cette fatigue physique est le résultat de l’accumulation de stress et d’efforts sur une longue période ; elle nécessitera du repos, des vacances, et peut-être même des activités de relaxation comme le yoga ou les massages pour se rétablir pleinement.
La fatigue mentale
- La fatigue mentale ou intellectuelle résulte souvent de périodes prolongées de concentration intense, de stress ou de surcharge cognitive. Elle peut de plus être due à des troubles du sommeil ou à une dépression.
- Les symptômes incluent des difficultés de concentration, des trous de mémoire, une irritabilité accrue et une sensation de lourdeur dans la tête. On peut aussi observer une baisse de la motivation et des performances intellectuelles.
Exemple :
Paul, comptable, a vécu une année particulièrement chargée avec des périodes de clôture financière, des audits et des échéances fiscales importantes. Paul travaille de longues heures, parfois même le week-end, et passe la majeure partie de ses journées devant un écran d’ordinateur à analyser des données complexes et à préparer des rapports financiers.
À la fin de l’année, Paul ressent une fatigue mentale intense. Il éprouve des difficultés à se concentrer, sa mémoire est moins performante, et il a du mal à prendre des décisions. Il se sent également irritable et anxieux, avec une sensation de « cerveau en surchauffe ». Ses pensées sont souvent brouillées, et il a du mal à se déconnecter du travail, même pendant son temps libre. Cette fatigue mentale est le résultat de l’accumulation de stress et d’efforts intellectuels intenses sur une longue période.
La fatigue émotionnelle
- Ce type d’épuisement est habituellement lié à des situations émotionnelles éprouvantes, comme des conflits interpersonnels, des pertes ou des événements stressants. Elle peut aussi découler d’une charge émotionnelle continue, doublée d’une exposition prolongée à la souffrance d’autrui, ce qu’on appelle la fatigue compassionnelle.
- Elle se manifeste par une sensation de vide, de tristesse ou de désespoir. On peut pareillement ressentir de l’anxiété, une baisse de l’estime de soi, une difficulté à éprouver du plaisir dans les activités quotidiennes.
Exemple :
Sophie est infirmière dans un hôpital. Tout au long de l’année, elle a dû faire face à des situations émotionnellement éprouvantes, comme s’occuper de patients gravement malades, soutenir leurs familles, et parfois même faire face à des décès. Par ailleurs, elle a dû gérer le stress constant lié à la charge de travail élevée et aux horaires de travail irréguliers.
À la fin de l’année, Sophie ressent une fatigue émotionnelle profonde. Elle se sent épuisée émotionnellement, a du mal à ressentir de l’empathie pour les autres, et se sent souvent détachée ou insensible aux situations qui auparavant la touchaient profondément. Sophie peut de plus éprouver des sentiments de désespoir, d’irritabilité et de frustration, ainsi qu’un sentiment de vide ou de détachement émotionnel. Cette fatigue émotionnelle est le résultat de l’accumulation de stress émotionnel et de l’exposition continue à des situations difficiles et émotionnellement drainantes.
La fatigue nerveuse
- La fatigue nerveuse est généralement causée par un stress chronique, des troubles anxieux ou des situations de pression constante. Elle peut également résulter d’une stimulation excessive du système nerveux, comme une exposition prolongée à des environnements bruyants ou chaotiques.
- Ce type de fatigue se manifeste par une irritabilité accrue, une sensibilité excessive au bruit et à la lumière, des troubles du sommeil et une sensation générale de tension. On peut aussi ressentir des palpitations, des maux de tête, et une difficulté à se détendre.
Exemple :
Lucas est cadre dans une grande entreprise de marketing. Il travaille dans un environnement très compétitif où il est constamment sous pression pour atteindre des objectifs ambitieux, respecter des délais serrés, et gérer une équipe exigeante. Ses journées sont remplies de réunions, de présentations, et de décisions importantes à prendre rapidement. Il reçoit constamment des notifications et des emails, ce qui rend difficile toute déconnexion.
À cause de cette pression continue, Lucas ressent une fatigue nerveuse au quotidien. Il se sent constamment tendu, a du mal à se détendre même en dehors du travail, et souffre de maux de tête fréquents. Il a des difficultés à dormir, se réveille souvent fatigué et ressent une irritabilité accrue. Lucas remarque également des palpitations et une sensation de nervosité constante. Cette fatigue nerveuse est le résultat d’un stress prolongé et d’une surcharge de stimuli nerveux sans périodes suffisantes de repos et de récupération.
La fatigue existentielle
- Elle découle de questionnements profonds sur le sens de la vie, généralement déclenchés par des événements majeurs ou des crises personnelles. Elle peut survenir lors de périodes de transition ou de bouleversements importants.
- Les symptômes incluent une sensation de vide, de confusion et de perte de sens. On peut aussi éprouver une profonde insatisfaction, des pensées philosophiques ou spirituelles intenses, et une difficulté à trouver de la motivation.
Exemple :
Lucie travaille comme cadre dans une grande entreprise depuis plus de 15 ans. Elle a gravi les échelons, gagné de l’argent et obtenu la reconnaissance de ses pairs. Cependant, depuis quelques années, elle ressent une profonde lassitude et une absence de motivation. Ses journées se ressemblent, et malgré ses succès professionnels, elle ne trouve plus de sens à ce qu’elle fait. Elle se pose régulièrement des questions sur la signification de sa vie et le but de son travail.
Le matin, elle se lève sans enthousiasme, et le soir, elle rentre chez elle avec une sensation de vide intérieur. Les activités qui la passionnaient autrefois ne lui procurent plus de plaisir. Elle se sent déconnectée de ses amis et de sa famille, et les conversations superficielles lui semblent futiles. Lucie a tenté de combler ce vide en essayant de nouveaux hobbies, en voyageant et en faisant du bénévolat, mais rien ne comble cette sensation de manque de sens. Elle décrit cette période comme un « flou » constant, où même les moments de joie paraissent teintés d’une mélancolie sous-jacente. C’est comme si elle était spectatrice de sa propre vie, sans vraiment y participer activement.
Petits plus à prendre en compte
- Attention, on peut cumuler plusieurs types de fatigue qui se connectent et s’alimentent entre elles. La fatigue physique va accroître l’épuisement émotionnel, la fatigue intellectuelle engendre de la fatigue existentielle et ainsi de suite. Voici pourquoi il importe d’interroger son épuisement sous différents angles.
- Vous remarquerez qu’aucun de ces paragraphes n’apporte de solution, et pour cause. Chacun.e sa ou ses fatigues découlant de sources spécifiques, de comportements singuliers… ce qui implique dans certains cas des solutions sur-mesure qui passent par la consultation d’un professionnel de la santé mentale.
- La fatigue est généralement passagère et, au bout d’une à deux semaines de repos, on sent un net mieux. Mais si elle persiste, c’est peut-être qu’elle devient chronique, impactant sérieusement la qualité de vie et la capacité à fonctionner au quotidien. Or la gestion de la fatigue chronique nécessite un traitement médical pour les conditions sous-jacentes. En plus du traitement médical, des approches comme la thérapie cognitive comportementale, l’exercice modéré et des techniques de gestion du stress peuvent aider à améliorer les symptômes.
Résumons : commune à tous, la fatigue peut prendre des formes variées avec des causes et des effets distincts. Comprendre ses différents visages, apprendre à les identifier, constitue la première phase d’une gestion efficace. En prenant soin de notre corps et de notre esprit, nous pouvons minimiser l’impact de la fatigue sur notre vie quotidienne et retrouver notre énergie et notre vitalité.
Cet article vous interpelle ? Vous vous retrouvez dans ces lignes ? N’hésitez pas à me contacter pour en discuter.