On imagine souvent que le psychologue ne fait qu’écouter, poser des questions, avec bienveillance. Si c’est le coeur de son métier, il ne faut pas oublier qu’il a une formation scientifique et que pour faire progresser ses patients, il a parfois recours à des outils de mesure : tests, questionnaires, échelles, le choix est vaste. Pourquoi donc ? À quoi servent ces outils dans la relation d’aide ? Faut-il s’en méfier ou les accueillir comme un levier pour mieux se connaître ?
Pourquoi utiliser des tests en psychothérapie ?
Les tests psychologiques sont des outils d’évaluation. Ils permettent de mieux cerner certains aspects du fonctionnement psychique d’une personne : estime de soi, anxiété, dépression, personnalité, troubles cognitifs…
Ils ne remplacent jamais l’échange clinique, mais viennent le compléter et l’enrichir.
Ils ont ainsi plusieurs fonctions :
- Objectiver une difficulté ou un ressenti.
- Évaluer la sévérité d’un trouble.
- Mesurer l’évolution au cours d’un suivi.
- Ouvrir le dialogue, parfois plus facilement qu’avec des mots.
Quels sont les types de tests utilisés ?
Il existe une grande variété de tests, chacun ayant un objectif spécifique :
- Les inventaires de symptômes, par exemple, le BDI pour la dépression ou le STAI pour l’anxiété.
- Les tests de personnalité, comme le MMPI ou les Big Five, qui aident à mieux comprendre les traits dominants de la personne.
- Les tests cognitifs, utilisés surtout en neuropsychologie pour évaluer la mémoire, l’attention, le raisonnement, etc.
- Les tests projectifs, comme le TAT ou le Rorschach, plus rarement utilisés.
Comment les résultats sont-ils utilisés ?
Il faut bien comprendre que les résultats d’un test ne posent jamais un diagnostic à eux seuls. Ils servent à orienter la réflexion du psychologue, à proposer des pistes de travail, et à alimenter la discussion avec le patient.
Ils peuvent :
- Mettre en lumière un mal-être que la personne a du mal à verbaliser.
- Permettre de suivre l’évolution d’un symptôme au fil des séances.
- Apporter une meilleure compréhension de soi.
Le psychologue est là pour expliquer, contextualiser et accompagner à partir des résultats, sans jamais enfermer la personne dans une étiquette.
Focus sur l’échelle de Rosenberg
Pour vous donner une petite idée de la chose, faisons la focale sur l’échelle d’estime de soi de Rosenberg. C’est l’un des tests les plus simples et les plus couramment utilisés en cabinet. Créée dans les années 1960 par le sociologue Morris Rosenberg, cette échelle comporte 10 affirmations que la personne doit évaluer selon son degré d’accord.
Ce test permet de mesurer l’estime de soi globale, de manière rapide, fiable, et répétable. Elle est souvent utilisée en début et en fin de thérapie pour objectiver une progression. Mais comme tout outil, elle a ses limites : elle n’explore pas en détail les différentes facettes de l’estime de soi (image corporelle, estime sociale, confiance en ses compétences…).
Un outil parmi d’autres
Les tests en psychothérapie ne sont pas des juges, mais des outils de compréhension. Ils ne sont ni obligatoires ni systématiques. Utilisés avec discernement par des professionnels de la santé mentale qui ont été formés, ils suivent une démarche individualisée et éthique.
Ils offrent un regard complémentaire sur le vécu de la personne et peuvent ouvrir de nouvelles voies dans l’accompagnement thérapeutique. L’objectif reste toujours le même : aider la personne à avancer, à mieux se comprendre et à reprendre confiance.
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