La rentrée de septembre est souvent synonyme de nouveaux départs : reprendre le travail après les vacances, entamer une nouvelle année scolaire, renouer avec la routine quotidienne. Pour beaucoup, petits et grands, cette période de reprise peut s’avérer une source de stress important. Quelles stratégies adopter pour mieux gérer cette tension spécifique à la rentrée afin d’aborder septembre de manière plus sereine ?

Une montée en pression

La rentrée de septembre, source de stress et d’anxiété ? Un pléonasme. Qu’il s’agisse des élèves, des étudiants, des enseignants ou des parents, retrouver les bancs de l’école, la salle des professeurs ou les locaux de son entreprise va souvent de pair avec une montée en pression qui peut tourner chez certain.es à l’anxiété généralisée. À cela, plusieurs raisons.

Le changement de routine : Difficile, au terme des vacances estivales, de revenir à un rythme quotidien structuré, avec lever aux aurores, travail intensif, multiplication des tâches à accomplir (inscrire les enfants au sport, acheter les fournitures scolaires, reprendre les transports en commun, traiter la montagne d’e-mails professionnels…). Ce retour au cours habituel des choses va logiquement perturber le sommeil, l’alimentation, les loisirs, générant par contrecoup une hausse du stress.

La pression de la performance : qu’on soit enfant, ado ou adulte, la fin des vacances est supposée coïncider avec une remise en forme. Les congés sont censés permettre de récupérer. Récupérer = être en pleine forme = être de nouveau performant. Bonnes notes pour les petits, efficacité professionnelle pour les grands : les objectifs qu’on se fixe ou qu’on nous fixe (parfois les deux entremêlés) peuvent s’avérer sources d’inquiétude.

Les interactions sociales : Qui dit rentrée dit retrouvailles avec ses petits camarades, ses collègues, ses enseignants ou ses supérieurs. Si on s’entend bien avec certain.es, la perspective de croiser ceux qu’on ne peut plus supporter, de subir de nouveau le harceleur de service ou le manager toxique n’est pas forcément source de motivation, au contraire. Beaucoup retournent au lycée ou en entreprise la boule au ventre à l’idée de subir de nouvelles brimades.

L’incertitude de la nouveauté : Et puis il y a ceux qui changent d’établissement, montent de niveau, ont un nouveau job, un nouvel emploi du temps. Ne pas savoir à quoi s’attendre, vouloir faire bonne impression face à ses nouveaux acolytes, redouter de ne pas s’adapter, de ne pas être capable, c’est automatiquement se mettre la pression, générer de l’angoisse.

Le souci financier : la rentrée est synonyme de dépenses qui viennent se greffer sur celles des vacances. Qu’on soit parent ou étudiant, on fait les comptes. Frais de scolarité, livres, fournitures, activités, la reprise peut s’avérer une charge mentale lourde.

Une charge mentale considérable

Résumons. La rentrée de septembre implique une charge mentale considérable à laquelle personne n’échappe. Les chiffres sont parlants.

  • En 2023, le courtier en ligne Yomoni a mené une enquête auprès de parents d’élèves, enquête citée par le site Doctissimo : « plus de 89 % confient se sentir « stressés » et 79 % d’entre eux disent ressentir l’effet de l’inflation sur leur budget dédié au matériel scolaire. À tel point que 74 % des Français estiment qu’ils vont devoir piocher dans leurs économies annuelles pour acheter les fournitures de rentrée, qui englobent les vêtements, les outils informatiques et toute autre dépense associée à la rentrée. « 
  • Un article publié sur StudyramaPro en 2022 met en évidence la réticence des Français face à la reprise : « En 2015, 52 % des Français trouvaient cette première journée tout à fait normale… En 2022, ils ne sont plus que 36 %, soit encore un point de moins depuis 2020. Depuis 7 ans, les réfractaires à la reprise sont passés de 39 % en 2015, à 56 % en 2020 et arrivent à plus de 58 % en 2022 ! Déjà en 2020, 54 % des Français associaient la reprise avec le mot « déprime ». En 2022, ils sont plus de 61 % ! L’indifférence face à cette première journée augmente également et passe de 29 % en 2020 à 32 % en 2022. Les Français sont ainsi de moins en moins nombreux à considérer cette reprise avec enthousiasme : moins de 7 % en 2022 contre 17 % en 2020 et 21 % en 2015″.

Ces statistiques sont limpides : rentrée = déprime. Cette forme de rejet est on ne peut plus normale face au sentiment de responsabilité renforcée qui s’impose après une période de détente estivale. Le stress généré peut se manifester sous différentes formes : anxiété, irritabilité, troubles du sommeil, sensation d’être débordé.e. La première étape dans la gestion du stress de la rentrée consiste à identifier ces signes, et à ne pas culpabiliser. Il va ensuite falloir mettre en place des stratégies d’adaptation.

La clé, c’est l’organisation.

La première clé pour réduire le stress lié à la rentrée réside dans une bonne organisation. Dans l’idéal, il faudrait :

  • Anticiper les tâches : to-do-list des choses à faire, répartition des tâches, c’est le moment de dégainer les méthodes ABCDE ou POMODORO et autres matrices d’Eisenhower. L’essentiel est d’avoir une vue d’ensemble et de prioriser les tâches. Tout n’est pas une urgence, tout n’est pas impératif ou crucial.
  • Fixer des objectifs réalistes : Plutôt que de vouloir tout accomplir en même temps, fixez-vous des objectifs clairs et réalisables. Cela évitera de vous sentir submergé. Vive la méthode SMART, c’est LE remède à votre anxiété, le meilleur de reprendre un peu de contrôle sur ce bordel généralisé.
  • Établir une routine : Ne cassez pas brusquement la routine des vacances pour imposer celle de la reprise. Il est sûr que si vous avez passé le mois d’août à vous lever à midi et que d’un seul coup, vous repassez aux horaires de bureau avec lever au clairon à 7 heures du matin, vous risquez fort de le sentir passer. Préférez un retour progressif au rythme quotidien, une transition douce pour vous comme pour les enfants. Idem pour les heures de repas et de coucher.

Prendre soin de soi

Pour tenir le choc (la rupture de rythme est violente, il faut le reconnaître) et ne pas laisser le stress envahir le terrain du mental, il est impératif de prendre soin de son bien-être physique et mental. Cela passe par :

  • Une alimentation équilibrée : Une alimentation saine et équilibrée contribue à maintenir votre énergie et votre humeur stable. Évitez les excès de caféine ou de sucre, qui peuvent augmenter le niveau de stress, n’oubliez pas par ailleurs que votre régime alimentaire et celui de vos petits va se modifier avec le retour aux affaires. Cantine scolaire, self de l’entreprise, il va falloir retrouver une forme d’harmonie, éviter les excès, le grignotage, les plats transformés.
  • Suffisamment de sommeil : Je le répète à longueur d’article, le manque de sommeil exacerbe le stress. Veillez à dormir suffisamment pour permettre à votre corps de récupérer et de fonctionner de manière optimale.
  • Du temps pour soi : Même avec un emploi du temps chargé, accordez-vous des moments de détente pour faire ce que vous aimez, que ce soit lire, écouter de la musique, ou passer du temps avec des amis.
  • De la relaxation : s’occuper de soi, c’est aussi adopter des techniques de relaxation pour faire reculer le stress avant qu’il ne se transforme en angoisse et ne parasite toutes vos émotions. Cohérence cardiaque, méditation en pleine conscience, yoga, marche, les moyens ne manquent guère pour faire retomber la tension. Même aller marcher 15 minutes peut vous y aider.

Si tout cela ne suffit pas, n’hésitez pas à partager vos préoccupations avec une personne de confiance. Parfois, le simple fait de verbaliser ce qui vous stresse peut offrir un certain soulagement. Déléguez les tâches, faites, vous aussi, confiance, vous avez le droit d’être submergé.e par cette période de transition qui n’est guère facile à assumer. Ce n’est pas une faute ni une faiblesse, c’est humain.

Cet article vous interpelle ? Vous vous retrouvez dans ces lignes ? N’hésitez pas à me contacter pour en discuter.

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