Burn-out, bore-out, brown-out : vous avez certainement entendu ou lu ces termes anglo-saxons. Très à la mode, ils désignent plusieurs visages du mal être au travail, une souffrance mentale et émotionnelle qui débouche sur une fatigue physique considérable. Or ces états n’arrivent pas du jour au lendemain. Il existe des signes précurseurs qu’il faut identifier afin d’agir le plus vite possible. En effet, sortir d’un état d’épuisement professionnel peut s’avérer long et complexe. Plus tôt on distingue ces indices, plus on réduit l’impact de cette fatigue. Explications.

Cerner les trois visages de l’épuisement professionnel

Commençons par quelques chiffres extraits d’un article de l’Observatoire de la compétence métier : “selon l’Institut de veille sanitaire, 480 000 personnes en France seraient en détresse psychologique au travail et le burn-out en concernerait 7%, soit 30 000. Une étude du cabinet Technologia révèle un chiffre bien plus inquiétant : 3,2 millions d’employés, c’est-à-dire 12% de la population active, présenteraient un “risque de burn-out”. Derrière ces statistiques, trois visages de l’épuisement professionnel.

  • Le burn out : il s’agit d’un épuisement professionnel spécifique, car consécutif à une surcharge de travail. Le salarié doit accomplir trop de tâches par rapport au temps de travail et aux moyens dont il dispose. Plus on exige de lui, plus il s’investit, plus il s’épuise.
  • Le bore out : ici, l’épuisement professionnel n’est plus causé par la surcharge de missions à réaliser, mais au contraire par l’ennui (“bore” en anglais) : une absence de tâches à accomplir, le sentiment d’être mis de côté, relégué “au placard”, d’être payé à ne rien faire, de ne plus être utile, d’être un poids pour l’équipe. Ce manque de reconnaissance et de stimulation intellectuelle engendre une dévalorisation progressive et une accumulation du stress.
  • Le brown out : c’est une forme d’épuisement professionnel plus subtile, car elle touche au sens même du travail accompli. Petit à petit, on ne comprend plus pourquoi on occupe ce poste, quelle est la finalité et l’importance des missions accomplies. On a le sentiment de s’enliser dans l’absurde, de faire un travail qui ne sert à rien.

Repérer les manifestations du stress au travail

Surcharge de travail, absence de tâches, manque de sens : ces trois états typiques de l’épuisement au travail peuvent parfois se superposer dans certaines situations professionnelles. Dans tous les cas, elles engendrent des manifestations spécifiques qu’il ne faut surtout pas négliger. Les signes avant-coureurs sont très clairs :

  • Perte de motivation, procrastination, absentéisme, manque de concentration
  • Troubles du sommeil, fatigue, irritabilité
  • État de tristesse, crises de larmes, anxiété
  • Maux de ventre, de dos, de tête, vertiges
  • Conduites addictives (prise de somnifères, d’alcool, de drogue, troubles de l’alimentation…)

Ces manifestations arrivent progressivement tandis que le stress augmente, devient chronique. Le problème est qu’on les néglige, on les met de côté pour continuer à assumer le travail à accomplir. Jusqu’au jour où le corps dit non : on n’arrive plus à se lever, on fait une crise de panique, on déclenche des problèmes de santé qui peuvent s’avérer graves. Il ne faut donc pas attendre, car, comme nous l’expliquions en introduction, gérer un état de burn-out est complexe et long.

Agir pour endiguer le processus d’épuisement professionnel

Plus tôt on agit, mieux c’est. On conseille généralement d’apprendre à s’affirmer à son manager pour endiguer le flot de dossiers, prendre du temps pour soi en pratiquant du sport, de la relaxation, en passant du temps en famille, en visitant des expositions : le problème est que souvent, on est déjà trop stressé pour arriver à mettre en place ces stratégies en toute quiétude. La rumination, l’angoisse et l’épuisement sont déjà suffisamment installés pour qu’on ne puisse profiter pleinement du ressourcement offert par les loisirs. D’autres actions sont envisageables.

  • Il faut déjà être capable d’identifier les signes du mal-être, les accepter, ne pas culpabiliser ni négliger cet état.
  • On peut en parler, avec ses proches, son conjoint, sa famille, ses amis.
  • Il importe surtout d’en avertir son médecin et/ou la médecine du travail afin d’évoquer la situation ; votre docteur saura établir un diagnostic et vous conseiller, éventuellement vous mettre en arrêt de travail pour que vous vous reposiez et fassiez le point.
  • On peut par ailleurs faire le point avec un psychologue spécialisé qui saura mettre des mots sur ces émotions, expliquer le processus de la fatigue professionnelle, vous aider à sortir de cette spirale afin de préparer une reprise du travail construite sur de nouvelles bases.

Vous pensez souffrir d’épuisement professionnel ? Vous désirez échanger sur le sujet ? N’hésitez pas à contacter un psychologue du travail.

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