« Les craintes actuelles sont moins importantes que les horribles imaginations. »
Avec cette réplique extraite de Macbeth, Shakespeare nous dit une chose essentielle que tout thérapeute pourrait confirmer aujourd’hui : ce qui nous ronge le plus, ce n’est pas ce qui est… c’est ce qu’on imagine.
L’imaginaire anxieux, ce tyran invisible
Creusons un peu. Quand on souffre d’anxiété, ce n’est pas la situation présente qui fait le plus souffrir. C’est l’anticipation du pire. L’esprit s’emballe, construit des scénarios catastrophes, imagine les regards, les jugements, les accidents, les rechutes.
Et très souvent, ces “horribles imaginations” sont bien plus intenses, angoissantes et paralysantes que la réalité elle-même.
- On ne réagit pas à ce qui est.
- On réagit à ce qu’on pense que cela pourrait devenir.
Pourquoi notre cerveau fonctionne-t-il de cette manière ?
Parce qu’il est programmé pour la survie. Imaginer le danger avant qu’il n’arrive, c’était très utile à l’époque des prédateurs. Mais aujourd’hui, notre cerveau réagit aux e-mails, aux silences, aux imprévus, comme s’il s’agissait de menaces vitales.
Et plus on imagine… plus on renforce la peur. Le cerveau ne fait pas vraiment la différence entre un danger réel et un danger imaginé : il active les mêmes circuits de stress, les mêmes hormones, la même tension.
Que faire de cette citation dans sa vie quotidienne ?
1. Identifier quand vous êtes dans l’imaginaire
Posez-vous cette question : Est-ce que ce que je ressens là vient de ce qui est… ou de ce que j’imagine ?
2. Nommer l’imagination comme telle
Dire « je suis en train de me raconter une histoire ». Ça suffit parfois à reprendre un peu de recul.
3. Ramener l’attention à l’instant présent
Respirez. Observez ce que vous voyez, entendez, touchez. Revenez ici.
Le présent est souvent moins effrayant que le film intérieur.
4. Écrire pour trier les pensées
Noter les peurs, distinguer les faits des scénarios.
Cela aide à sortir de la confusion mentale.
5. Se faire accompagner si cela devient envahissant
Si les pensées anxieuses prennent trop de place, les thérapies cognitivo-comportementales ou la pleine conscience peuvent vraiment aider à désactiver le pilote automatique de l’imaginaire anxieux.
En résumé ?
William Shakespeare avait tout compris : ce ne sont pas les craintes du présent qui nous effraient le plus, mais les monstres que notre esprit fabrique. Bonne nouvelle : ces monstres sont souvent faits d’encre. Et on peut apprendre à les relire, à les réécrire, ou à ne plus leur donner autant de pouvoir.
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