Les fêtes de fin d’année réveillent souvent une douce nostalgie. Les souvenirs d’instants heureux passés, réunions familiales et traditions chéries, ressurgissent, parfois teintés de regret ou de mélancolie. Cette nostalgie, bien qu’empreinte de chaleur, peut aussi devenir pesante lorsqu’elle s’accompagne d’une comparaison récurrente avec le présent. Comment alors préserver la joie des souvenirs tout en restant ancré dans le moment présent ?
La nostalgie : une émotion complexe
Commençons par faire la focale sur la nostalgie. Selon le CNRTL, le terme a plusieurs sens :
- État de tristesse causé par l’éloignement du pays natal.
- Trouble psychique provoqué par l’éloignement du lieu habituel d’existence.
- Regret mélancolique d’une chose, d’un état, d’une existence que l’on a eu(e) ou connu(e); désir d’un retour dans le passé.
- Sentiment d’impuissance qu’éprouve une personne qui aspire à un idéal ou qui recherche passionnément une valeur, une qualité.
- État de mélancolie, de tristesse sans cause précise.
Tristesse, éloignement, passé, mélancolie, impuissance… sans être nocive (il ne s’agit pas ici de désespoir), la nostalgie n’est pas forcément un état d’épanouissement. Cette émotion complexe évoque les souvenirs d’un bonheur passé et révolu et la tristesse face à la perte ou l’irréversibilité de ces moments.
Sur le plan psychologique, la nostalgie peut avoir des effets ambivalents.
- Cette émotion possède un caractère positif. Elle favorise un sentiment d’appartenance et renforce l’identité personnelle. Elle sert de refuge émotionnel face à des périodes de changement ou d’incertitude. Elle peut même augmenter l’estime de soi et favoriser optimisme et partage.
- Mais il y a un revers négatif, comme dans toute chose du reste. La nostalgie peut intensifier la mélancolie, en particulier chez les personnes traversant une solitude ou des pertes importantes. Elle entraîne des comparaisons idéalisées entre le passé et le présent, ce qui peut nuire à l’acceptation de la réalité actuelle.
La nostalgie des fêtes : pourquoi est-elle si marquée ?
Chargées de rituels et de symboles, les fêtes de fin d’année créent des moments marquants qui s’ancrent profondément dans la mémoire. Ces périodes sont souvent associées à des repères familiaux ou émotionnels : réunions de famille, décoration du sapin, préparation des repas, choix des cadeaux, plaisir du partage…
Aborder ce moment spécifique, c’est forcément convoquer le souvenir des fêtes d’antan, la mémoire des proches disparus, l’absence de ceux qu’on aime. Il ne s’agit pas seulement des défunts. Ceux qu’on ne voit plus, dont on s’est séparé, qui se sont éloignés, nous reviennent à l’esprit, reflets d’un temps plus heureux qu’on regrette. Les changements dans la structure familiale, en modifiant les rituels, intensifient le regard vers un passé idéalisé.
Comment célébrer le passé tout en restant ancré dans le présent ?
Si la nostalgie est une émotion normale et tout ce qu’il y a d’humain, il ne faut pas qu’elle devienne invasive. Pour ce faire, il existe plusieurs parades qui permettent de canaliser ce flot.
- Accepter la nostalgie comme naturelle : C’est la première étape. Il faut reconnaître cette émotion sans la juger, sans se juger. La nostalgie n’est pas un ennemi, mais une preuve de l’attachement aux bons moments vécus.
- Créer de nouveaux souvenirs : Plutôt que de tenter de recréer exactement les fêtes du passé, on peut transformer ces traditions en y ajoutant des éléments inédits. Cela permet de concilier l’héritage et le renouveau.
- Intégrer le passé dans le présent : Pourquoi ne pas incorporer des rituels qui honorent les souvenirs, comme allumer une bougie pour une personne disparue ou raconter des anecdotes lors d’un repas ?
- Se recentrer sur les valeurs essentielles des fêtes : il peut être intéressant de se détacher des attentes matérielles ou des idéaux pour se concentrer sur les relations humaines et la gratitude.
- Pratiquer la pleine conscience : Les techniques de méditation et de pleine conscience vont permettre d’apprécier pleinement le moment présent sans se laisser happer par les souvenirs du passé ou les angoisses liées à l’avenir.
- Chercher un soutien émotionnel : Si la nostalgie devient envahissante et commence à affecter la santé mentale, il convient partager ce sentiment avec des proches à l’écoute et qui ne jugeront pas… ou de consulter un psychologue pour se faire aider.
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