La thérapie cognitivo-comportementale a pour but de connaître les sources et les mécanismes de son trouble (anxieux ou autre) pour y remédier progressivement par l’usage d’outils adaptés qui vont permettre de modifier son comportement. Or des outils, il y en a beaucoup, comme en témoigne la rubrique que j’y consacre sur mon blog. Ces outils, je les partage avec mes patients durant leur thérapie ; or, l’un d’entre eux me faisait récemment remarquer qu’il s’y perdait parfois. D’où cet article où j’évoque plusieurs conseils pour constituer et prendre en main votre boite à outils personnelle.

Une boite à outils psychologiques évolutive

Je ne vais pas refaire un listing précis des outils à disposition. Mais il importe de souligner qu’il existe des techniques très diverses, issues de différents courants psychologiques et destinées à différents usages :

  • comprendre, maîtriser, anticiper crises d’angoisse et attaques de panique
  • éviter l’épuisement professionnel, la perte de sens et le burnout
  • documenter et conserver une trace de son évolution
  • travailler l’affirmation de soi en entreprise ou dans l’intimité
  • et bien d’autres encore.

Le psychologue adepte des TCC va sélectionner les outils à soumettre au patient en fonction du problème que ce dernier veut résoudre, de son profil, de son état d’avancement dans le processus thérapeutique, de sa sensibilité. L’objectif est que le patient s’en empare, qu’il en use avec régularité afin de faciliter ses prises de conscience et d’améliorer son état. Il va alors se constituer sa propre boite à outils, à partir des recommandations de son psychologue. Une boite à outils qui va évoluer avec le temps et la pratique.

Trier et s’approprier les outils

Pour composer cette boite, il faut avant tout trier les outils qui vont la composer. Et cela passe par une phase de test : on découvre l’outil, on le prend en main progressivement.

  • Certaines méthodes s’imposeront comme une évidence, quelque chose de naturel, d’autres demanderont du temps et de l’effort pour porter leurs fruits. Il y a des outils qu’on affectionnera, d’autres qu’on redoutera.
  • Et puis il y a la trousse d’urgence (par exemple les méthodes de respiration pour faire passer une crise d’angoisse) et les outils du quotidien (la cohérence cardiaque). Petit à petit, le patient va sélectionner les méthodes qu’il préfère.

Et il va les adapter. Cela peut se traduire de multiples manières :

  • décorer son journal de bord
  • ajouter des points à son journal de cinq minutes
  • donner un nom et un visage à son angoisse
  • calquer le timing du POMODORO sur une face de 33T…

Les exemples ne manquent guère, et j’avoue que la créativité de mes patients en la matière ne cesse de me surprendre très agréablement. Car quand il y a créativité, il y a appropriation, ce qui signifie que la thérapie est en bonne voie.

Enrichir sa pratique

Elle est en bonne voie, car l’appropriation est un premier pas vers l’adaptabilité. Le patient apprend progressivement à moduler l’usage de ces outils en fonction de son état.

  • Ainsi, la pratique de la méditation : au quotidien, elle est source de quiétude, de concentration ; mais quand on est en montée d’angoisse, elle n’est pas recommandée, car elle accentue l’anxiété.
  • Idem avec les exercices de respiration : certains vont l’adopter au quotidien comme un moment privilégié de ressourcement, d’autres vont en user uniquement quand ils sentent l’angoisse monter, un peu comme on le ferait d’une cure de vitamines.

Tout dépend du degré d’avancement dans la thérapie, de la prise en main des outils. Mais il faut savoir que de nouvelles techniques apparaissent régulièrement. Cette boite à outils va donc s’enrichir au gré des lectures, des visionnages de documentaires, des échanges avec le psychologue (qui, en bon praticien, se tient au courant des avancées de sa discipline) et divers interlocuteurs (proches, autres patients, collègues…).

Ce qui est sûr, c’est que cette boite à outils va accompagner le patient sa vie durant, d’abord pour le soulager au plus fort de la tourmente, ensuite comme une sorte de sécurité, un peu comme la boite à outils qu’on possède tous, rangée sur une étagère, et qui permet de réparer les petits dégâts du quotidien, planter un clou, revisser une porte de placard… Voilà pourquoi il ne faut pas en négliger la mise en place : chaque patient est unique, son approche et son usage des outils aussi, forcément sa boite à outils sera personnelle, à son image.

Vous désirez en savoir plus sur les outils en usage dans la thérapie cognitivo-comportementale et dans l’affirmation de soi ? N’hésitez pas à me contacter pour en discuter.

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