‍ « Avez-vous souvent du mal à vous affirmer dans des situations personnelles ou professionnelles ? Avez-vous l’impression de faire constamment passer les besoins des autres avant les vôtres, ce qui vous laisse un sentiment d’épuisement et d’insatisfaction ? Si c’est le cas, il est temps de découvrir vos valeurs personnelles ». 

Découvrir ses valeurs personnelles : cette proposition revient en boucle dans tous les articles dédiés au bien-être, à la reconnexion avec soi-même. C’est oublier que les valeurs personnelles sont aussi au cœur de la démarche psychothérapeutique dont elles constituent à la fois le socle, la clé et la boussole. Et s’y reconnecter n’est pas forcément si facile qu’on croit… même si c’est crucial.

Valeurs personnelles et affirmation de soi

Les valeurs personnelles ? Mais encore ? Pour faire simple, les valeurs personnelles désignent les croyances et les principes qui guident notre comportement, nos décisions, nos interactions avec les autres. Propres à chaque individu, elles englobent des éléments tels que l’honnêteté, la loyauté, la compassion, la créativité, le respect, l’empathie, la responsabilité. Ces valeurs personnelles sont façonnées par divers facteurs, notamment l’éducation, la culture, la formation, les expériences de vie. Profondément ancrées, elles influencent pensées, émotions et comportements sans même qu’on s’en rende compte. Elles constituent les piliers de notre positionnement, la boussole qui permet de piloter notre existence selon nos principes.

C’est en cela qu’elles constituent le socle de l’affirmation de soi, à savoir : 

  • la capacité d’exprimer ses pensées, ses sentiments et ses besoins de manière claire, confiante et respectueuse
  • la possibilité de se défendre tout en respectant les droits et les besoins des autres. 

Dans ce cadre, les valeurs personnelles jouent un rôle essentiel, car elles permettent de fixer des limites et de prendre des décisions. Lorsque vous connaissez et comprenez vos valeurs personnelles, vous pouvez communiquer en toute confiance ce que vous voulez/acceptez et ce que vous refusez, sans sacrifier votre bien-être. Bref, vous savez dire « non » quand il le faut et sans culpabiliser. C’est le gage de relations plus saines, d’une meilleure estime de soi, d’une vie plus épanouie… et d’un véritable bien-être mental.

Valeurs négligées, hyperconciliation généralisée

En théorie. Car dans la pratique, c’est loin d’être évident et c’est bien là le problème. De nombreux facteurs concourent à ce qu’on néglige ces valeurs fondatrices, qu’on s’en éloigne, qu’on les gomme : mode d’éducation et de transmission des savoirs dans le cadre familial et scolaire, organisation du travail et management des entreprises, diktats esthétiques et de bonne conduite, réseaux sociaux, FOMO, infobésité… Le monde actuel nous conduit de plus en plus à nier nos valeurs pour répondre à des impératifs spécifiques : gagner toujours plus d’argent, avoir toujours plus, conserver son poste dans un climat concurrentiel, être toujours plus performant et docile afin d’être reconnu, apprécié, cité en exemple. Cela vaut dans l’univers professionnel comme dans la sphère intime. 

Ainsi, en mettant progressivement entre parenthèses ces valeurs fondatrices, on prend le risque de se retrouver en dissonance cognitive constante, dire oui quand on pense non, s’adapter en permanence, être dans l’hyperconciliation répétée. Pareille situation engendre conflit intérieur, perte d’estime de soi, doute sur sa capacité de jugement, en un mot un état de grande confusion et de malaise. Cette déstabilisation quotidienne s’avère extrêmement anxiogène, épuisante physiquement, intellectuellement, émotionnellement. Immanquablement, c’est la porte ouverte au burnout, à la dépression et ce n’est pas un hasard si l’une des premières étapes d’une thérapie porte sur la définition des valeurs essentielles.

Identifier vos valeurs personnelles : un processus complexe

Et ce n’est le plus facile à faire. Car il y a les valeurs qu’on nous a inculquées et celles qu’on a acquises au fil des expériences de vie, des observations, des traumatismes subis. Et ces principes peuvent s’entrechoquer. C’est pourquoi on débute ce travail en se penchant sur une liste de valeurs dans laquelle on va piocher celles qui nous correspondent. La liste en comprend 200 environ, et très souvent les patients en revendiquent une bonne centaine, étonnés d’ailleurs de se découvrir des affinités avec des valeurs dont ils ignoraient tout. Suit une seconde étape de tri : il va falloir sélectionner une dizaine de ces valeurs, ce qui implique une réflexion poussée sur ce qu’on considère comme essentiel, ce qui, relevant de la croyance, est en fait faussé. 

Ce travail est souvent douloureux, car il suppose une introspection active. Mais c’est aussi un moment de reconnexion à soi, durant lequel on se recentre sur ce qui importe, en se distançant de ce qu’on nous a imposé. Ce travail de tri déclenche :

  • une analyse des expériences de vie et des émotions ressenties qu’on va cerner et qu’on va exprimer ;
  • un questionnement sur ce qui apporte de la joie, de l’épanouissement ou ce qui au contraire freine, bloque, rend malheureux ou insupporte ;
  • une priorisation des valeurs selon leur impact humain, social, moral ;
  • une réflexion sur ce qu’on veut en fonction des valeurs qu’on juge cardinales et avec lesquelles on ne veut plus transiger.

Exemple : si la valeur sécurité (sécurité de l’emploi, d’un salaire régulier) vous importe énormément, vous n’irez pas vous lancer dans une carrière d’entrepreneur, il faudra plutôt miser sur un travail salarié en CDI. Si vous privilégiez le dynamisme, vous n’opterez pas pour une carrière dans un bureau, avec un travail répétitif.  

Connaître ses valeurs, poser ses limites

L’identification des valeurs cardinales permet donc plusieurs choses :

  • Comprendre pourquoi on bloque dans certaines situations, pourquoi on angoisse face à certaines configurations, pour quelles raisons on s’est retrouvé en situation de burnout ; c’est donc crucial pour sortir de la culpabilité occasionnée par l’épuisement mental.
  • Repérer des valeurs qui constituent une fragilité et qu’il faut renforcer, ainsi pour un professeur, si l’empathie constitue une valeur importante pour comprendre les attentes de ses étudiants, cela peut vite devenir une source de stress et de culpabilité face à des élèves qui jouent sur la corde sensible pour obtenir report de deadlines, annulation de devoirs sur table ou faire justifier un nombre important d’absences.
  • Apprendre un peu mieux qui on est. On peut alors repositionner ses limites et les faire respecter, repenser le cadre de ses interactions et de sa communication en favorisant ce qui est important pour soi avant de privilégier ce qui est important pour les autres.
  • Faire des choix plus équilibrés et plus respectueux de soi, de son intégrité, de sa santé, de ses besoins, avant de privilégier ce qui est important pour les autres ; être plus lucide quant aux conséquences de ses décisions.
  • Parce qu’on connaît mieux ses besoins et ses limites, on clarifie la base des échanges avec autrui, ce qui implique une communication plus fluide, des décisions porteuses et constructives prises en commun après un réel échange.
  • Fixer des objectifs logiques en adéquation avec ses valeurs, aligner également ses actions sur ce qu’on considère comme essentiel, tout en opérant une nouvelle évaluation de ses relations.

On le voit, même si elles peuvent évoluer avec le temps et les circonstances, les valeurs constituent une véritable boussole. Les définir, c’est la base même du travail sur soi, du développement personnel. C’est l’étape essentielle pour apprendre vraiment qui on est et ainsi travailler son affirmation de soi, son assertivité, donc son rapport à soi et aux autres. Cette notion vous interpelle ? Vous désirez en savoir plus ? Contactez-moi pour en discuter.

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