Thérapies cognitivo-comportementales : ce n’est pas la première fois que je prononce ce terme dans mes articles, mais je n’y avais jusqu’ici pas consacré d’article. Pourtant, les TCC (cognitive behavioral therapy ou CBT pour les anglo-saxons) constituent une pratique aussi passionnante qu’efficace. De quoi s’agit-il ? À quoi servent-elles ? Comment fonctionnent-elles ? Quels sont leurs avantages ? Quand faut-il les utiliser et dans quel cadre ? Voici, en quelques lignes, le pourquoi du comment des TCC.

TCC : définition, histoire et usage

Les thérapies cognitivo-comportementales (TCC) désignent une forme de psychothérapie concentrée sur les pensées, les émotions et les comportements des individus. Elles s’appuient sur l’idée qu’un patient peut progressivement arriver à gérer les pensées dysfonctionnelles et les émotions désagréables qui le submergent régulièrement, et qui sont à la source de sa souffrance psychique et de ses troubles mentaux. Il suffit pour cela de modifier les schémas de pensée et les comportements qui y sont associés. 

Si Aaron T. Beck est considéré comme l’un des fondateurs de la TCC dans les années 60, d’autres thérapeutes comme Albert Ellis et Steven C. Hayes ont également contribué à son développement et son enrichissement. Assez proche de la philosophie stoïcienne (Épictète explique, très justement : « ce qui trouble les hommes, ce ne sont pas les choses, mais les représentations qu’ils en fabriquent »), la TCC est une application de la psychologie scientifique à la psychothérapie. Elle a été initialement élaborée pour traiter la dépression, mais elle a depuis fait son chemin. On l’utilise aujourd’hui dans différents cas :

  • soigner l’anxiété, les phobies, les TOC, le stress chronique, le burnout ;
  • lutter contre les troubles alimentaires, les troubles de la personnalité, de l’humeur et les problèmes du sommeil ;
  • réduire les addictions (tabac, alcool, drogues, médicaments…).

Travailler sur les schémas de pensée, les émotions et les comportements

Le fonctionnement de la TCC varie selon la problématique du patient, mais en général, elle implique un travail de ce dernier sur les schémas de pensée inadaptés, les émotions et les comportements qui y sont associés. Les thérapeutes interviennent sur l’« ici et maintenant » afin d’aider à :

  • identifier les pensées intrusives et les comportements problématiques face à un problème donné ;
  • comprendre d’où viennent ces schémas, dans quelle situation ils se sont exprimés initialement, quelles circonstances les déclenchent automatiquement ;
  • proposer des stratégies pour les remplacer par des pensées et des comportements plus adaptés ;
  • fournir outils et méthodes qui permettront au patient de gérer l’arrivée de ces pensées et d’en atténuer l’effet.

Exemple : un patient consulte car il souffre d’anxiété et de crises de panique.

  • On va travailler ensemble à repérer la manière dont s’exprime cette anxiété au quotidien, les signes physiques de la crise.
  • Puis, on interroge les pensées que cet état a suscitées, les pensées qui l’ont déclenché.
  • Au fil de cette exploration, on fournit au patient des outils pour atténuer chaque problème mis en évidence, par exemple la crise de calme pour réduire la portée d’une attaque de panique.
  • L’idée est de permettre au patient de repérer par lui-même les signaux d’alarme qui jalonnent la montée d’une crise et de pouvoir opérer par lui-même une neutralisation. Progressivement, il va apprendre à gérer ses crises, puis à en réduire l’impact.

TCC : Avantages et nuances

Les avantages de la TCC sont nombreux :

  • c’est une approche orientée vers l’identification et la compréhension des schémas émotionnels qui conduisent à la souffrance mentale. Cerner ces mécanismes, c’est déjà réduire l’angoisse tout en reprenant la main sur ce qu’on ressent ;
  • fondée sur l’action, la TCC encourage les patients à prendre des mesures concrètes pour changer leur vie, personnelle et professionnelle. 
  • c’est une thérapie dite brève qui s’avère très efficace ;
  • la boite à outils des TCC est très fournie et variée ; cette multiplicité de méthodes permet à chacun de trouver celles qui lui conviendront, qu’il pourra s’approprier, adapter, personnaliser.

Attention cependant : 

  • la TCC n’est pas une méthode miracle, qui fonctionne sur un claquement de doigts. Si on obtient des résultats rapidement, il faut cependant du temps pour s’imprégner des différents outils, accepter sa situation, améliorer les stratégies mises en place initialement au fur et à mesure que l’état s’améliore.
  • la TCC ne convient pas à tous. Certains patients peuvent avoir besoin d’une approche moins intensive ou plus longue pour résoudre leurs problèmes. Cette approche peut aussi s’avérer difficile pour ceux qui ont des difficultés à exprimer leurs pensées et leurs émotions. L’engagement actif qu’elle implique de la part du patient peut aussi constituer un frein pour certains.

Ce sujet vous interpelle ? Vous aimeriez en savoir plus ? N’hésitez pas à me contacter pour en discuter.

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