Identifier ce qu’on ressent, observer son environnement, appliquer la méthode du 5 4 3 2 1… toutes ces petites astuces destinées à faire redescendre l’anxiété font partie de l’arsenal des techniques d’ancrage. Et ce n’est pas pour rien qu’on utilise cette expression. Car il s’agit au final de s’ancrer dans l’instant présent. Explications.

Technique d’ancrage : définition et origine

Commençons par une définition. En psychologie, la technique d’ancrage vise à associer un état émotionnel particulier à un stimulus spécifique, de manière à ce que ce stimulus puisse ultérieurement déclencher cet état émotionnel. Cela implique souvent l’utilisation de signaux sensoriels tels que des mouvements, des gestes, des sons ou des images afin créer une connexion entre l’expérience émotionnelle et le stimulus.

L’ancrage trouve ses origines dans la programmation neurolinguistique ou PNL. Pour faire court, cette approche de la psychologie explore la relation entre les processus neurologiques, le langage et les schémas de comportement appris ; elle a été développée dans les années 1970 par le psychologue Richard Bandler et le linguiste John Grinder, suite à leurs observations des modèles de réussite de certains thérapeutes et communicateurs exceptionnels.

Techniques d’ancrage : quels objectifs ?

Pourquoi pratiquer l’ancrage en psychologie ? Il se trouve que ces stratégies peuvent intervenir à plusieurs niveaux dans la gestion des émotions. Elles permettent de :

  • Réduire le niveau de stress et l’anxiété.
  • Lâcher prise sur les ruminations et les idées noires qui en découlent.
  • Accepter le changement et les états d’incertitude que cela entraîne.
  • Augmenter l’estime de soi, l’énergie, l’envie d’agir.
  • Se montrer plus motivé, plus performant, plus efficace.
  • Restaurer le bien-être tout en diminuant la fatigue mentale.
  • Gérer la douleur physique.

De fait, ces stratégies d’ancrage vont s’adresser à des personnes qui présentent certains signes caractéristiques :

  • un manque de confiance en soi
  • une angoisse perpétuelle, une sensation d’insécurité
  • une concentration perturbée, l’impression d’être « dans la lune », déconnecté.e ;
  • des ruminations mentales envahissantes ;
  • un sentiment constant de peur et/ou de colère ;
  • de l’instabilité émotionnelle ;
  • de la fatigue mentale.

À noter : ces signes évoquent autant un manque qu’un trop plein d’ancrage. Toutes les personnes ne sont pas égales en la matière.

Comment fonctionnent les techniques d’ancrage ?

Les techniques d’ancrage fonctionnent en associant intentionnellement un état émotionnel particulier à un stimulus externe spécifique. L’idée est de créer une connexion entre l’état émotionnel souhaité et le stimulus, de sorte que le stimulus puisse ultérieurement déclencher cet état émotionnel. Le processus repose sur plusieurs étapes :

  • Tout d’abord, le patient doit identifier l’état émotionnel qu’il souhaite ancrer. Cela peut être un état positif comme la confiance, la motivation ou la détente, ou un état négatif comme la peur ou le stress.
  • Ensuite, on sélectionne un stimulus externe spécifique qui sera associé à cet état émotionnel. Il peut s’agir d’un geste, d’un mouvement, d’un son, d’une image, ou même d’un mot.
  • L’étape suivante consiste à créer l’association entre le stimulus et l’état émotionnel. Cela se fait en expérimentant l’état émotionnel choisi tout en exposant consciemment le stimulus.
  • La répétition joue un rôle clé dans le processus d’ancrage. Plus l’association est répétée, plus elle a de chances de devenir forte et durable.
  • Une fois l’ancrage établi, le stimulus peut être utilisé ultérieurement pour déclencher l’état émotionnel associé. Il suffit d’exposer la personne au stimulus, et l’état émotionnel devrait être activé.

Quelques exemples de techniques d’ancrage

Décrire une activité phase par phase, détailler un objet, pratiquer la respiration de 4 secondes, épeler son nom à l’envers, pratiquer le jeu des synonymes… il existe de nombreuses techniques d’ancrage, qui mobilisent des stimuli spécifiques. On distingue alors les ancrages visuel, auditif, kinesthésique, olfactif, gustatif, verbal ou spatial. Voici quelques exemples de leur usage.

  • Ancrage visuel : On va associer un sentiment de confiance à la vue d’une image ou d’un objet spécifique. On peut aussi utiliser une image apaisante comme ancre pour créer un état de détente.
  • Ancrage auditif : Il s’agit d’associer une musique relaxante à un état de calme, puis d’utiliser cette musique pour retrouver cet état émotionnel. Une phrase positive, un mot spécifique vont aussi servir d’ancre pour générer un sentiment de motivation.
  • Ancrage kinesthésique : Un geste physique, par exemple toucher deux doigts ensemble, va évoquer un état de confiance, on reproduit ce geste pour retrouver cet état. Idem avec une sensation physique, comme presser doucement une partie du corps.
  • Ancrage olfactif : On associe un parfum agréable à un état de bonheur, à chaque fois qu’on respire ce parfum, on retrouve cet état émotionnel. On peut d’ailleurs utiliser des huiles essentielles à cette fin.
  • Ancrage gustatif : Le goût d’une boisson ou d’un aliment particulier rappelle un état de sérénité. Consommer cet aliment pour retrouver cet état émotionnel de plaisir.
  • Ancrage verbal : on relie un mot, une phrase positive ou une affirmation à un état de confiance ; répéter cette phrase stimule un sentiment de détente.
  • Ancrage spatial : on rattache, un endroit spécifique, une pièce calme par exemple ou une ville, un paysage, avec un état de tranquillité.

Soulignons en guise de conclusion, que :

  • les techniques d’ancrage peuvent varier en fonction des praticiens et des approches thérapeutiques.
  • elles peuvent ne pas fonctionner de la même manière pour tout le monde.
  • la réussite de l’ancrage dépend souvent de la motivation, de l’engagement et de la sensibilité individuels à ce type d’approche.
  • l’ancrage est un outil, pas une fin en soi. Si on veut que cet outil soit vraiment efficace, il faut s’interroger sur la source des symptômes qu’il permet de réduire.
  • Ces stratégies d’ancrage doivent être pratiquées sous la supervision d’un professionnel qualifié, en particulier lorsqu’elles sont utilisées dans un contexte thérapeutique.

Cet article vous interpelle ? Vous vous retrouvez dans ces lignes ? N’hésitez pas à me contacter pour en discuter.

Pin It on Pinterest

Share This