2024 : on y est presque ! Avec le passage quasi obligé du réveillon de Nouvel An, et les douze coups de minuit arrosés au champagne. Une libation porte-bonheur, une allégresse partagée… et un petit cauchemar pour celles et ceux qui auraient l’audace de refuser la coupe pétillante généreusement offerte en guise d’amitié et de partage. Pourtant, beaucoup ont de bonnes raisons de “dire non” mais ils peinent à le faire. Et quand ils y parviennent, c’est avec honte et culpabilité. Quelques explications s’imposent ainsi que des conseils.

Boire à Noël : une pression sociale intense

Faisons tout d’abord un point statistique (my favorite) sur l’état de la consommation d’alcool au moment des fêtes de fin d’année, histoire de prouver que je n’exagère pas (parce que j’entends déjà certains de mes lecteurs dire que je suis un brin parano).

  • 18,4 millions d’unités vendues pour Noël 2022, soit 129 millions d’euros de CA : la grande famille des alcools s’inscrit dans le peloton de tête des ventes de fêtes de fin d’année, dixit La Tribune
  • Pour IPJ.News, je cite, durant cette période spécifique, “les Français voient leur consommation d’alcools grimper. L’association de Prévention Routière et d’Assurance Prévention estime même que plus de 82.7% des citoyens vont boire. En moyenne, ils boiront 3.6 verres par personne. Le reste de l’année, la consommation d’alcool se situe aux alentours de 2 verres par jour.
  • Selon un sondage réalisé par OpinionWay pour la Ligue contre le cancer, 70 % des Français adultes n’ont aucun problème à laisser des mineurs boire de l’alcool à l’occasion des fêtes.

Synthèse de ces quelques statistiques : boire à Noël, c’est normal, voire totalement festif. Cela va avec l’ambiance de liesse générale. C’est même une injonction : ceux qui refusent de boire pendant les fêtes risquent fort d’essuyer moqueries et autres “Allez, ne fais pas ta chochotte, un p’tit verre ça n’a jamais fait de mal à personne”. La pression sociale est réelle, intense. C’est oublier un peu vite que toute une frange de la population n’a pas accès à l’alcool :

  • les personnes atteintes de maladies type hépatite, hypertension, pancréatite, épilepsie, reflux gastriques sévères et autres…
  • celles et ceux qui, parce qu’ils sont sous traitement médicamenteux, n’ont pas le droit de boire (c’est par exemple le cas quand on est sous antidépresseur ou anxiolytique) ;
  • les femmes enceintes ;
  • celles et ceux qui sont en période de sevrage alcoolique ;
  • celles et ceux qui sont abstinents parce qu’ils ont vécu de mauvaises expériences avec l’alcool ou qu’ils n’aiment tout simplement pas.

Comment se positionner en non buveur sans froisser

Pour tous ces gens, les réveillons et autres célébrations/dîners/soirées peuvent s’avérer une hantise. Car même s’ils expliquent (et font accepter) la situation à leurs hôtes en amont, ce qu’ils n’ont pas forcément envie de faire par pudeur et discrétion, rien ne dit qu’ils ne tomberont pas sur un invité ignorant de leur état et qui leur forcera la main. Quelle solution alors pour dire non sans froisser et se positionner en tant que non buveur dans une période de libation intensive ?

  • Le mieux est bien sûr d’expliquer les choses clairement avant d’aller en soirée ; posez le cadre en évoquant votre état avec votre famille et/ou vos amis, pourquoi vous êtes abstinent.e et les retombées éventuelles si vous absorbez de l’alcool. Cela devrait déjà apaiser les frustrations.
  • Endossez le rôle du conducteur sobre qui raccompagne tout le monde après ; la stratégie est d’une efficacité rare… si vous avez le permis et une voiture.
  • Amenez ce que vous souhaitez boire : soft drink, vin sans alcool… Les options ne manquent guère pour faire illusion et créer la surprise : car il y a fort à parier que vous allez rallier les autres abstinent.es du réveillon et faire leur bonheur, eux qui n’osaient pas dire non. C’est l’opportunité de belles rencontres et plus si affinités, qui sait ?

Solutions alternatives face aux alcooloharceleurs

Tout ça, c’est dans le meilleur des cas. Mais si vous vous retrouvez malgré tout face à des insistants qui veulent remplir de force votre verre alors que vous ne le souhaitez aucunement, plusieurs options s’offrent à vous :

  • Utilisez les bonnes vieilles méthodes d’affirmation de soi : technique du disque rayé et de l’édredon ; vous allez un peu répéter tout le temps la même chose, mais ça fonctionne. Et surtout, ne laissez jamais votre verre seul, tenez-le constamment.
  • Laissez faire vos alcooloharceleurs… et ne touchez plus votre verre. Il restera plein et personne ne vous resservira. Certes, tout ce champagne pétillant dans votre flûte, cela peut constituer une tentation, mais c’est le moyen de stopper les demandes régulières.

Ne négligez cependant pas le fait que ce type d’environnement peut vite s’avérer anxiogène. Vous risquez de vous agacer à force, de douter, de plier éventuellement. Si vous êtes en période de sevrage et que c’est vraiment très compliqué, que vous tremblez de céder, évitez de vous rendre dans une soirée avec des gens que vous ne connaissez pas et qui vont forcément vous solliciter, vous encourager. Restez en petit comité dans un cadre dont vous avez posé les règles et où vous savez qu’elles seront respectées. 

Bien sûr, l’idéal serait qu’on arrête de solliciter sans cesse les personnes invitées à boire. Si vous organisez une soirée, soyez clair.e dès le début : chacun se sert à sa convenance, quand il le souhaite et en buvant ce qu’il veut, alcool ou non. Cela règlerait en grande partie le problème. Mais ça, c’est dans l’idéal. Si votre hôte n’a pas ce réflexe, vous voici cependant équipé.e d’un panel assez large de solutions et de stratégies pour passer un réveillon sans alcool ET sans accroc. L’occasion d’amorcer la nouvelle année avec le sourire et la conviction fort agréable d’avoir su imposer votre point de vue et faire respecter vos choix. 

Cet article vous interpelle ? Vous vous retrouvez dans ces lignes ? N’hésitez pas à me contacter pour en discuter.

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