Dans un précédent article je vous parlais de la façon de maintenir la frontière entre vie pro et vie perso en télétravail. C’est une tâche compliquée mêlant discipline et communication, mais qui permet de mieux vivre le travail au quotidien.
Néanmoins, nous ne réussissons pas tous à faire la part des choses et les injonctions de performance sont parfois plus fortes. Ainsi, il vous arrive probablement de rédiger des mails tard le soir et même le week-end, ou de vous relever la nuit, car un dossier vous obsède. Vous êtes donc peut-être addict au travail…
Le workaholisme est une véritable addiction qui toucherait de 5 à 30% des actifs selon les études, avec des impacts parfois lourds sur la santé et les relations sociales. Comment alors prévenir et soigner son addiction ?
Être Workaholique : une prise de conscience parfois difficile
Dans une époque où le travail est central dans la vie de tous, ou même en pleine crise sanitaire, la question majeure reste celle de pouvoir remplir sa mission professionnelle et de rester performant en toutes circonstances. Il est donc difficile de se rendre compte que l’on en fait trop ; effectivement, la manie du travail est plutôt bien vue en société. On pense que c’est valorisant de rester au bureau après tout le monde, de répondre aux mails dans l’instant, de boucler des dossiers chez soi le weekend, de travailler pendant un arrêt maladie ou des vacances… Autant de tâches anodines ou plus sérieuses qui sont en fait révélatrices d’une situation anormale sur laquelle il convient de se pencher.
Il faut donc être à l’écoute et attentif :
- à l’écoute de soi d’abord, de son corps pour repérer l’épuisement, la fatigue et le stress. Mais Il faut aussi être attentif à son discours car quand on parle constamment du travail, c’est souvent un signe d’alerte.
- à l’écoute des autres, souvent de vos proches qui seront les premiers à vous alerter sur votre comportement vis-à-vis du travail.
Pour vous aider dans cette prise de conscience je vous propose de remplir le questionnaire WART (Work Addiction Risk Test), un outil fiable et valide qui pourra être le point de départ pour aller mieux.
Prenez de la distance avec le travail
En présentiel comme en télétravail, la première étape est de prendre de la distance. S’efforcer de laisser ses dossiers au bureau (ou tout simplement sur son bureau), éteindre son ordinateur, fermer à clé la porte de son espace de travail chez soi, … des petites astuces qui vous permettront de ne pas être tenté de reprendre le travail après une journée déjà bien remplie.
Dans cette démarche, votre smartphone n’est pas votre ami. Le plus radical est de s’équiper d’un téléphone professionnel que l’on éteint en dehors des heures de travail. Si ce n’est pas possible, désactivez alors les notifications le soir et le week-end. Les modèles récents permettent une gestion très fine de ces dernières et une petite prise de tête sur le paramétrage vous apportera quiétude et repos. Vos mails peuvent atteindre et le droit à la déconnexion vous concerne également.
Vous avez le droit de vous déconnecter !
Instauré par la loi dite « Loi travail » du 8 août 2016, le droit à la déconnexion est en vigueur depuis le 1er janvier 2017 (article L. 2242-17 du Code du travail). D’après le site du Service Public, ce droit vise à :
- assurer le respect des temps de repos et de congés ;
- garantir l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle et familiale ;
- protéger la santé des salariés.
Votre employeur doit donc vous permettre de jouir de ce droit en vous invitant à en définir les modalités d’exercice au moyen d’un accord employeur-salariés. Renseignez-vous alors sur son existence et mettez en œuvre les bonnes pratiques associées.
Comprendre les causes de l’addiction au travail
Pour sortir de cette spirale, il vous faudra comprendre ce qui l’alimente. Un travail qui peut être difficile et long d’autant plus si vous décidez de le mener seul. Car les causes peuvent être multiples :
- un besoin de reconnaissance
- une besoin de s’occuper
- la peur de perdre votre emploi
- des demandes toujours plus nombreuses qui ne peuvent matériellement pas être faites en une seule journée
Pour être plus efficace dans votre démarche, je vous encourage fortement à vous faire accompagner par un psychologue du travail qui pourra vous orienter et vous mettre sur la voie pour sortir de votre addiction et surtout pour revoir en profondeur votre manière de travailler pour ne pas “rechuter” dans l’addiction.
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Spécialisé en psychologie sociale et du travail, je dispose de nombreux outils et méthodes pour vous aider à sortir de votre addiction au travail. N’hésitez pas à prendre un premier rendez-vous sur Doctolib pour que nous puissions échanger sur votre problématique.