Quand on évoque le déroulement d’une séance de psychothérapie, on a tous en tête l’image du psychologue assis dans son fauteuil, carnet et stylo en main, notant les réflexions d’un patient couché sur un canapé. Une vision un peu simpliste, qui laisse sous-entendre que le psychologue est un simple auditeur, un brin passif. Ce que contredit pleinement le principe d’écoute active. Cela vous dit quelque chose, peut-être ? Pilier fondamental de la communication en psychologie, l’écoute active joue un rôle crucial dans l’établissement d’une relation thérapeutique solide. Mais encore ? Qu’est-ce exactement ? Quelles sont les origines, le déroulement, la finalité de l’écoute active en thérapie ?

Écoute active : principe et origines

L’écoute active désigne une technique de communication où l’interlocuteur, en l’occurrence le psychologue, s’efforce de comprendre pleinement les paroles, les sentiments et les intentions de son patient. Cette méthode dépasse la simple réception des mots pour saisir les nuances émotionnelles et contextuelles de ce qui est exprimé. Selon le site du Centre Canadien d’Hygiène et de Sécurité au Travail, « l’écoute active est une façon structurée d’écouter son interlocuteur et de lui répondre. Lorsque vous écoutez de façon active, votre attention se porte sur l’autre personne pour vous permettre de comprendre, d’interpréter et d’évaluer ce qu’elle vous dit« .

Cette technique a été popularisée par Carl Rogers, un psychologue humaniste américain, dans les années 1940 et 1950. Rogers a développé cette approche dans le cadre de sa thérapie centrée sur la personne, mettant l’accent sur l’empathie, la congruence et l’acceptation inconditionnelle. Comme l’explique Howard Kirschenbaum dans la biographie The Life and Work of Carl Rogers, cette méthode révolutionnaire visait à améliorer la qualité des interactions thérapeutiques. Comme l’explique d’ailleurs Rogers dans La relation d’aide et la psychothérapie, « le savoir-faire le plus difficile à acquérir dans la relation d’aide est l’art de percevoir le sentiment qui a été exprimé et d’y répondre plutôt que d’apporter son attention au seul contenu intellectuel de ce qui est dit ». C’est le socle même de l’écoute active.

Écoute active : éléments clés et déroulement

L’écoute active suit plusieurs étapes spécifiques :

  • L’accueil qui permet au psychologue de créer un environnement rassurant.
  • L’expression durant laquelle le patient partage ses préoccupations.
  • Le retour réfléchi grâce auquel le psychologue reformule pour montrer qu’il écoute activement.
  • La clarification et l’exploration, autant de questions ouvertes posées pour approfondir la compréhension.
  • Le résumé des points clés, qui clôt la séance en validant une compréhension mutuelle.

Pour être efficace, l’écoute active implique plusieurs paramètres :

  • Patient et psychologue doivent être entièrement présents et attentifs, sans distraction.
  • Le psychologue doit faire preuve d’empathie, pouvoir comprendre et ressentir les émotions du patient (c’est un des concepts centraux des travaux de Rogers).
  • Le psychologue doit aussi être en mesure de reformuler ou paraphraser les propos du patient pour démontrer la compréhension.
  • Il doit offrir au patient un espace sûr pour encourager l’expression sans la juger.

Écoute active : utilité

L’écoute active intervient à plusieurs niveaux :

  • Elle permet au psychologue de créer un lien de confiance avec son patient. L’alliance thérapeutique ainsi dessinée est cruciale pour assurer l’efficacité du processus.
  • Le patient se sent ainsi compris et est encouragé à s’ouvrir davantage ; il gagne petit à petit en autonomie.
  • Une écoute attentive favorise le travail d’introspection du patient, ce qui permet progressivement au psychologue de mettre à jour des problèmes cachés.
  • Cette compréhension toujours plus affinée va aider à élaborer des stratégies de traitement adaptées.

Si l’écoute active sert de socle à toute interaction avec le patient, elle est particulièrement efficace dans certaines approches thérapeutiques comme la thérapie centrée sur la personne, la thérapie cognitive-comportementale ou la thérapie de groupe.

L’écoute active est une compétence indispensable en psychologie. Bien utilisée, elle peut transformer la dynamique thérapeutique, favoriser une véritable confiance, un environnement propice à la guérison. Mais cette méthode exige une présence attentive, une empathie sincère, une capacité à reformuler et clarifier les propos du patient. Pour les psychologues, maîtriser l’écoute active est donc essentiel afin d’offrir un soutien optimal à leurs patients et les accompagner efficacement.

Cet article vous interpelle ? Vous vous retrouvez dans ces lignes ? N’hésitez pas à me contacter pour en discuter.

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